Diarra, un brassard en danger ?

Alou Diarra - -
On peut être capitaine de l’équipe de France et pas assuré de disputer tous les matches, comme celui de vendredi (21h), face à l’Albanie. C’est la drôle de situation dans laquelle se trouve Alou Diarra depuis la prise de pouvoir de Laurent Blanc en Bleu. Le milieu de terrain de l’OM est pourtant le joueur qui a porté le plus de fois le brassard sous la direction de son ancien entraîneur à Bordeaux. A sept reprises exactement (huit sur l’ensemble de sa carrière), soit plus que Steve Mandanda (1), Samir Nasri (1), Philippe Mexès (1), Florent Malouda (1), et Eric Abidal (2).
Pourtant, ce sont avec ses trois derniers coéquipiers que Diarra est en concurrence pour être le relais exclusif, dans le vestiaire et sur le terrain, de Laurent Blanc. « Je ne sens pas de malaise autour du fait que ce soit Alou qui porte le brassard, a confié ce mercredi Florent Malouda. Je ne sens pas ça comme une priorité chez le sélectionneur. » Elle ne l’est probablement pas, pour la simple et bonne raison qu’aucun des joueurs cités ne se détache vraiment pour ce rôle. Ce qu’avait, d’ailleurs, laissé entendre le sélectionneur au mois de juin : « Il n’y a pas eu quelqu’un d’incontournable dans ce rôle-là. »
Pas le stéréotype du capitaine
La remarque est d’autant plus vraie pour Diarra que l’intéressé ne correspond pas au stéréotype du capitaine. Le Marseillais n’est pas un gueulard. Il ne rue pas dans les brancards et ne rameute pas, non plus, ses troupes quand la patrie souffre, comme ce fut le cas, par exemple, de Patrice Evra contre l’Ukraine (4-1). « Je ne suis plus le capitaine mais je continuerai, dans le vestiaire et sur le terrain, à aller vers les autres, à montrer le bon exemple et aller faire un tacle pour donner de l’énergie à d’autres joueurs » a promis le joueur de Manchester. Diarra peut-il en faire autant ? « C’est un joueur très agréable à faire travailler, très agréable à vivre, témoigne l’adjoint de Deschamps, Guy Stéphan. Il arrive d’un club où tout était feutré pour une équipe où tout est plus volcanique, excitant. Il faut qu’il digère ce passage-là. Il va prendre de plus en plus d’importance dans les semaines qui viennent. »
Pour l’heure, Diarra déçoit plus qu’il ne promet avec Marseille. De quoi écorner un peu plus sa candidature au poste de capitaine. Mais il jouit de la confiance du sélectionneur, avec qui il partage le même agent (ndlr, Jean-Pierre Bernès). « Vous avez vu le match contre Lille ? Je l’ai trouvé bon. La méforme, la méforme… Il a changé de club. Il lui faut un temps d’adaptation mais on sait ce qu’il est capable de réaliser. S’il doit jouer, je ne me fais aucun souci en ce qui concerne son engagement. » S’il joue oui. Ce qui n’est pas garanti, le Marseillais pouvant faire les frais de la titularisation de Yann Mvila, comme ce fut le cas il y a quinze jours contre le Chili (1-1). « Ce n’est pas si facile que ça de remplacer Evra », s’est amusé le joueur de Manchester United, très proche de Diarra, ce jeudi matin en conférence de presse. Visiblement, non.