RMC Sport

Domenech : « Ça n’a pas d’importance »

Raymond Domenech

Raymond Domenech - -

Raymond Domenech a minimisé l'affaire Nicolas Anelka au micro de TF1. Pour lui, il ne s'agit pas d'un affrontement.

Raymond Domenech, On a parlé d’une altercation entre Yoann Gourcuff et Franck Ribéry. Est-ce vrai?
Je ne suis pas au courant. Je vis avec le groupe. C’est encore une affabulation. Je n’arrive pas à saisir l’objectif de ce genre d’information qui n’a aucune vérité. Ceux qui connaissent Yoann ne peuvent pas l’imaginer se battre avec quelqu’un.

Libération évoque Zinedine Zidane qui aurait demandé à des cadres d’aller vous voir pour pousser des changements tactiques. Est-ce vrai ?
Si ce n’était pas aussi dramatique ça pourrait me faire rire.

Comment avez-vous vécu l’affaire Anelka ?
Comme une vie de groupe. Les gens n’imaginent pas la pression qu’il y a eu. On est dans un vestiaire et à un moment le sélectionneur dit quelque chose à un joueur déjà sous pression. Lui (Anelka) était insuffisant dans ce qu’il faisait. Mais ce n’est pas un affrontement. C’est le mec assis dans son coin qui marmonne. Ca n’a pas d’importance. L’importance est venue parce que c’est à la une d’un journal. Avant c’était de la vie interne. J’avais réglé ce problème en le faisant sortir et remplacer. Le problème était déjà réglé. Ca doit rester de la vie interne. La preuve que j n’ai pas accepté ses propos puisque je l’ai sorti. Quand on est à la mi-temps, on a d’autres soucis à régler que son orgueil personnel ou le problème d’un joueur. C’était réglé, il sortait et je m’occupais des autres. J’aurais eu une discussion après avec lui pour voir jusqu’où ça pouvait aller. Ce que je regrette c’est que le lendemain, je lui ai laissé la possibilité de s’excuser et il a refusé. Il n’a pas voulu le faire. Après ça devient un problème de fédération avec l’image de l’équipe de France. La Fédération a pris la bonne décision. J’ai mal pour tous ces enfants pour qui l’équipe de France représente quelque chose. On n’a pas le droit de dire des choses pareilles mais il ne l’a pas dit comme ça a été écrit.

Quelles sont les raisons d’espérer ?
On s’accroche à cette idée qu’il faut d’abord gagner le match en marquant des buts et espérer un vainqueur dans Uruguay-Mexique. Si on abandonnait maintenant ce serait dramatique. C’est encore possible. Notre travail c’est de redonner confiance à l’équipe et leur faire prendre conscience qu’il y a un espoir. Quand on s’est mis dans une situation où on dépend des autres on a que ce qu’on mérite. Il faut gagner un match et bien le gagner. C’est un vrai match qui compte pour les quatre équipes. Il faut jouer quelque chose. Il ne faut pas disparaître et se diluer. Il y a encore un match. Accrochons-nous. Montrons que nous sommes des sportifs de haut-niveau. Il y a un groupe qui essaye de fonctionner. Tout ce qui se dit prend des proportions énormes et injustifiées.

William Gallas peut-il être le patron de la défense en étant à la limite physiquement ?
C’est un travail du collectif. Les situations contre le Mexique se sont créées car ils ont mis plus de mouvement. On n’était pas au mieux. On n’a pas à afficher un joueur pour lui dire qu’il est leader.

Que pensez-vous du journal qui a passé les propos de Nicolas Anelka ?
L’Equipe ne peut pas donner en permanence des leçons de morale et afficher ça en une. Je n’arrive pas à saisir qu’on en fasse un événement pareil. Je ne peux pas le comprendre. C’est pour détruire l’équipe de France ? Ce n’est pas plus qu’un événement interne de la vie de l’équipe.

Mais l’équipe de France n’a pas été au niveau. Vous ne pouvez pas cacher cela !
On est fatigué de tous les bruits, de tous les commentaires. On veut sortir de ça. On n’a pas été bon. On est passé à côté du match contre le Mexique. Moi aussi je n’ai pas été bon peut être. Pour l’instant le résultat n’est pas là. Il reste un match ! Laissez-nous deux jours. On a tous envie de faire autre chose que ce qu’on a montré. Les mecs ont envie de se battre. Accrochons-nous à cet espoir. L’équipe de France est éternelle. Notre expérience servira pour les prochains. Il faut faire quelque chose de beau pour cette Coupe du monde.