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Domenech : « J’ai envie d’en profiter »

Le sélectionneur des Bleus ne veut retenir que la qualification et seulement la qualification pour le Mondial 2010

Le sélectionneur des Bleus ne veut retenir que la qualification et seulement la qualification pour le Mondial 2010 - -

La qualification et le bonheur de participer à la prochaine Coupe du Monde, voilà ce que veut retenir Raymond Domenech à l’issue du match nul des Bleus face à l’Eire (1-1). Et ce même si la qualité de jeu n’a pas été au rendez-vous dans le camp tricolore.

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Raymond, quel est votre sentiment sur cette équipe d’Irlande, bien plus forte en France que chez elle, samedi dernier ?
Je souhaite rendre hommage à cette équipe. A son public. A ce que ces joueurs ont fait sur les deux matches. C’est presque regrettable que cette formation ne soit pas aussi qualifiée pour la Coupe du Monde. Elle le méritait amplement. Elle nous a posé beaucoup de problèmes. Je les félicite. C’était une belle bataille. Bravo à eux.

Vous vous attendiez à les retrouver aussi forts après votre victoire à Croke Park ?
Je savais ce qu’ils étaient capables de faire et de réaliser. Menés 1-0, ils allaient forcément se jeter dans la bataille. Leurs qualités naturelles, cet enthousiasme, cette capacité à aller vite de l’avant et à être à la retombée du deuxième ballon, je savais qu’ils l’avaient.

« Ce soir, je suis dans l’émotion »

La France est qualifiée mais le match n’a pas été très bon, vous en conviendrez…
Le match n’a pas été un grand match. C’était un match à l’arrachée. Tout le monde espérait que l’on gagnerait 2, 3-0. Bah désolé, il y avait onze Irlandais en face de nous qui se sont bien battus, qui ont tout donné. Je peux comprendre que les gens soient déçus. On n’a pas livré notre meilleure prestation des éliminatoires. Mais à l’arrivée, on est qualifié.

Vous vous contentez donc de cela. La manière vous importe peu alors…
Ce soir, on n’a pas eu une explosion de joie dans les vestiaires. Les joueurs l’ont bien senti, par respect pour les Irlandais. Ils nous ont montré quelque chose sur ce match-là. On a souffert mais comme on l’a fait durant deux ans. Là, je suis dans le bonheur d’être qualifié. Ça fait deux ans qu’on se bat, qu’on galère, qu’on se fait critiquer de toute part. Il y a des matches moins bien, des matches meilleurs, des décisions délicates, des rencontres gagnées par d’autres décisions. Les joueurs ont réussi à se qualifier sur le terrain. Ils ont du cœur. On est qualifié pour la Coupe du Monde, j’ai envie d’en profiter.

Les circonstances de jeu vous ont quand même été très, très, très, favorables.
Après le match de la Serbie, quand notre gardien de but se fait expulser au bout de dix minutes de jeu, on ne nous a pas demandé si le fait que l’on soit revenu à 1-1 était miraculeux. Cette égalisation s’est gagnée à la force du poignet. Le football, c’est comme ça. On a des moments avec un peu plus ou un peu moins de réussite. Quand on fait le décompte sur une saison, c’est à peu près la même chose pour tout le monde. Plus que les détails, on reste dans l’émotion d’avoir battu une équipe solide, qui s’est bien battue jusqu’au bout. Mais surtout, on est heureux d’être qualifié parce que l’objectif, c’était ça. J’ai envie de dire… merci à tous ceux qui nous ont soutenus, tous ceux qui aiment cette équipe de France.

« Lloris ? Numéro un oui… ce soir »

Y a-t-il des joueurs qui sont sortis du lot ce soir ?
Je n’ai pas l’habitude de faire de différences. On a du utiliser une quarantaine de joueurs. Mais moi j’englobe tout le monde. Le staff, les joueurs… Ce soir, je ne fais pas différence. Je fais un package.

Pourtant, vous ne pouvez pas nier qu’Hugo Lloris a été l’un des principaux artisans de ce match nul et donc, de la qualification ?
Oui, c’est vrai. Hugo a des qualités, du potentiel. Je suis content qu’il ait, avec les autres joueurs de l’équipe, pris part à cette qualification.

La hiérarchie des gardiens est-elle enfin établie ?
Oui. Ce soir, c’était lui. Mais j’ai bien dit ce soir.

Pour finir Raymond Domenech, comment auriez-vous réagi si c’était vous et non Giovanni Trapattoni, qui aviez encaissé un tel but en fin de match ?
Comme ce n’est pas le cas…

La rédaction