Domenech : « Pouvoir prendre du recul »

La campagne de qualification pour le Mondial 2010 va bientôt débuter pour les Bleus. Raymond Domenech, bientôt assisté d’Alain Boghossian, se réjouit de la future présence de l’ancien Tricolore à ses côtés.

Raymond Domenech, vous semblez bien accueillir la future arrivée d’Alain Boghossian au sein de votre encadrement technique…
On a besoin de temps en temps d’avoir un petit peu de fraîcheur, de différence avec quelqu’un qui a un vécu à l’étranger. Il n’a pas beaucoup de vécu de terrain mais cela, on va le lui apporter. Alain viendra renforcer le staff technique en même temps qu’il intégrera la direction technique nationale, si son profil est accepté par le conseil fédéral du 22 août.

Vous serez bien entouré…
J’ai désormais cette capacité à déléguer. Au lieu de déléguer tout seul, on sera deux à pouvoir le faire. Ça soulagera Pierre Mankowski. On pourra diviser le groupe. Cela me permettra de pouvoir prendre du recul. On va avoir des compartiments de jeu et travailler autrement. Lorsque l’on regarde les clubs et les autres sélections nationales, c’est déjà quelque chose qui se fait depuis longtemps. Nous, ces dernières années, on a plutôt travaillé en équipe réduite. Là, je pense que ce changement de staff est une amélioration dans notre confort de travail. On est sûr d’une chose, c’est Pierre qui continuera à s’occuper du travail des gardiens de but.

On vous voit rajeunir le groupe France. Les anciens seraient-ils en danger désormais ?
C’est le jeu qui fera la différence, leur état, leur mental. Par exemple, ce n’est pas parce que Makelele a 42 ans que c’est fini pour lui. Il joue, il joue encore, il va être performant. Là, je l’ai laissé tranquillement se préparer avec son club. Mais, on verra après. Je répète ça depuis 2004. C’est le niveau de jeu qui conditionne tout. Et ce, que les joueurs aient 42 ou 18 ans.

Point de Coupet ni de Frey dans la liste pour le match amical contre la Suède, autrement dit, vos numéro 1 et 2 lors du dernier Euro...
On a deux gardiens, un qui joue à Marseille (ndlr Mandanda), l’autre à Lyon (ndlr Lloris), qui ont repris déjà le championnat. Les deux autres sont en retard dans leur préparation. Justement, c’était l’occasion de voir ces deux jeunes gardiens, de voir comment ils évoluent à ce niveau-là. Mais là encore, la vérité sera donnée en septembre.

Avec un staff renforcé et une opinion publique prête à disséquer le moindre de vos gestes, vous allez devoir rendre des comptes désormais.
Les comptes, j’en rends toujours. Je n’ai pas l’impression de devoir rendre plus de comptes. Avec l’arrivée d’Alain, j’aurais l’impression d’avoir un peu plus de confort dans le travail de tous les jours. J’ai le sentiment d’être soulagé de tâches qui amenaient de la dispersion au niveau de la gestion des joueurs. Je vais pouvoir me consacrer à la vie des joueurs et à l’élaboration d’un projet de jeu.

Pouvez-vous nous expliquer la présence de Rod Fanni dans le groupe France ?
Il a montré ses capacités sur le côté droit. Il y a une opportunité pour lui. Il a des capacités, il a des qualités athlétiques, il a de l’envie. C’est l’occasion. Des fois, des carrières se jouent sur votre capacité à montrer quelque chose au bon moment lorsque l’on vous donne votre chance.

Et pour Gourcuff ?
Il joue régulièrement. Il montre quelque chose, il a des capacités, on connaissait son talent. C’est à lui aussi de voir, de montrer ce qu’il est capable de faire au contact des autres. J’ai discuté avec Laurent Blanc. Il croit en lui, moi aussi. Il a le profil d’un vrai milieu de terrain, un joueur capable d’alimenter des attaquants et de bien se replacer. Il a le potentiel pour évoluer au plus haut niveau. Là, il a une opportunité, à lui de la saisir.

La rédaction - Mathieu Dalzovo