Domenech retrouve le terrain… et la parole

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Jour de match pas comme les autres ce samedi matin au stade Maurice-Hubert de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Venus en nombre, les parents des moins de 11 ans de Suresnes et de Boulogne-Billancourt n’en croient pas leurs yeux. Arrivé détendu et souriant vers 11h15, Raymond Domenech, jean, baskets et écharpe beige autour du cou, focalise tous les regards. Depuis le milieu de la semaine, l’ancien sélectionneur des Bleus est entraîneur bénévole à l’Athletic Club de Boulogne-Billancourt (ACBB). Il s’est engagé jusqu’à la fin de la saison.
Une vingtaine de journalistes sont présents pour recueillir ses premiers mots depuis un sombre Afrique du Sud-France (2-1) à Bloemfontein, le 22 juin dernier. Licencié par la FFF pour faute grave, Domenech ne s’est pas exprimé publiquement depuis le fiasco de la Coupe du monde. De ce sombre épisode, l’ancien sélectionneur ne dira pratiquement rien : « Une page a été tournée, assure-t-il. J’ai envie de me faire plaisir et de partager quelque chose avec des enfants. Je vis au jour le jour. »
« Partager des moments avec les gamins »
Alors que quelques parents ont ordonné à leurs progénitures de ne pas répondre aux journalistes, Domenech s’est livré au jeu des questions-réponses pendant une petite dizaine de minutes, insistant essentiellement sur son rôle d’éducateur : « J’ai l’impression que ce sont mes enfants, ils ont simplement envie de jouer au foot », dit-il. Ces gamins sont-il plus capricieux que les professionnels qu’il a dirigés durant sa carrière ? La question, pleine de sous-entendus, le fait rire. Mais Domenech n’a pas son pareil pour botter en touche : « Ce n’est pas l’objet de mon investissement. Je suis ici pour me faire plaisir et partager des moments avec les gamins. »
Les joueurs de l’ACBB étaient-ils motivés par la présence d’un entraîneur vice-champion du monde (2006) ? Toujours est-il que les enfants du nouveau club de Domenech ont écrasé Suresnes 7 buts à 1. « Après le match, il est rentré tranquillement chez lui en début d’après-midi », sourit Jacques Migaud, le président du club francilien. Dans un passé pas si lointain, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France avait connu des sorties plus difficiles.