Domenech : « Rien n’est fait »

Le sélectionneur des Bleus refuse de se laisser griser par la victoire acquise lors du barrage aller en Irlande (1-0) - -
Raymond Domenech, quel sentiment prédomine à la veille de cette rencontre décisive contre l’Irlande ?
L’impatience. On vit tous pour faire ce genre de match. J’ai envie d’y être.
La tension est-elle plus importante pour ce match sanction ?
C’est le lot de toutes les équipes, dans toutes les compétitions. Ça fait partie des données d’un match. Depuis quelques années, on en a vécu quelques uns, des derniers matches.
Le danger est-il de tenter de défendre ce but d’avance ?
Vous voulez me faire dire qu’on va défendre ? Non, je l’ai déjà dit, on joue pour gagner des matches. L’objectif, c’est de jouer parce qu’on a une équipe qui a les qualités pour. On repart comme si rien n’était fait. D’ailleurs, rien n’est fait, ça tombe bien. On est à la mi-temps du match. On va jouer avec cet état d’esprit, avec nos forces et nos faiblesses.
« On ne s’occupe pas de ce qui se passe à côté »
Eric Abidal a dû déclarer forfait pour ce match retour. Deux jours, est-ce suffisant pour reconstruire une défense ?
On avait un peu stabilisé ce secteur depuis quelques matches mais d’autres joueurs avaient été alignés avant cela. Ça ne sert à rien de se lamenter. Eric n’est pas là et il faut faire avec les autres, qui ont prouvé qu’ils étaient aussi capables de bien faire. C’est comme ça.
Trois joueurs (Diaby, Toulalan et Abidal) ont quitté Clairefontaine sur blessure. Pourquoi ne pas avoir fait appel à un ou plusieurs renforts ?
Au départ, on a fait une liste élargie à 24 joueurs. Il en reste 21, ce qui laisse beaucoup de possibilités. En plus, on n’a droit qu’à 18 sur la feuille de match. Prendre quelqu’un pour le mettre en tribunes n’avait pas un intérêt majeur.
Avez-vous déjà décidé qui allait remplacer Abidal ?
Oui.
Les Irlandais se sont servis de l’altercation entre Lassana Diarra et Keith Andrews à la fin du match aller pour faire monter la pression. En avez-vous tenu compte dans votre discours cette semaine ?
Ce n’est pas notre problème. Nous, on est sur le match. Ce qui se passe à côté, il y a longtemps qu’on a pris l’habitude de ne pas s’en occuper. Ce qui compte, c’est ce qui va se passer sur le terrain. Là, il n’y aura pas de journaliste anglais pour raconter tout et n’importe quoi et accuser Lassana de propos qu’il n’a jamais tenus.
A propos de Lassana Diarra, il a reçu un coup à la cheville à Dublin. Etes-vous inquiet pour mercredi ?
Lassana, même avec une jambe en bois, il continue à jouer.
« L’échec n’est pas inscrit »
Ne pas se qualifier mercredi serait-il une faute professionnelle ?
Le match commence à 21h00 et je ne peux pas vous parler de ce qui ne s’est pas encore passé. Je n’extrapole pas.
Quel est votre méthode pour vaincre la peur de l’échec ?
Simplement l’envie de faire. Le résultat sera ce qu’il sera. Dans la mesure où on a fait tout ce qu’on pouvait, où on n’a rien à se reprocher… L’échec n’est pas inscrit. Il viendra peut-être un jour mais il n’est pas là. Il faut se préparer à faire quelque chose, comme ça on est tranquille.
Espérez-vous une forte mobilisation du public français ?
Je n’espère pas, je sais qu’elle aura lieu. Les milliers de supporters à Dublin ont fait beaucoup de bruit. On sent qu’il y a une vraie envie des gens, une poussée derrière cette équipe là. Le public sert mais, encore une fois, c’est le terrain qui fait la différence.