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Domenech tacle la FFF au portefeuille

Raymond Domenech

Raymond Domenech - -

L’ancien sélectionneur des Bleus a finalement saisi les Prud’hommes et réclame 2,9M€ pour un licenciement qu’il estime abusif. Un pactole qui a provoqué de vives réactions chez les pontes du football français.

Raymond Domenech aura attendu le tout dernier moment avant de saisir les Prud’hommes. Mais l’attente n’aura pas été vaine. Deux mois après avoir été licencié par la FFF de son poste d’entraîneur de la DTN, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France a taclé durement son ancien employeur. Il réclame la modique somme de 2,9M€, comprenant d’une part 400 000€ au titre des indemnités de licenciement avec des rappels de salaire plus une deuxième somme correspondant au réparation du préjudice professionnel et moral, évalué à trois ans de salaire.

Ses prétentions ont fait bien évidemment l’effet d’une bombe au sein d’un football français, à peine rasséréné après des Etats généraux plutôt positifs. La réaction de Fernand Duchaussoy, le président par intérim de la FFF, a d’ailleurs été cinglante. « La Fédération prend acte de la décision de Raymond Domenech de porter le dossier de son licenciement devant le conseil des prud’hommes. C’est une suite normale de la procédure intentée par la Fédération, qui ne surprend pas celle-ci. Le montant des prétentions de M. Domenech en matière d’indemnisation est, quant à lui, extravagant et constitue une provocation de plus de la part de l’intéressé. » Surtout au vu du piteux état dans lequel l’ancien sélectionneur a laissé l’équipe de France après le fiasco de la Coupe du monde 2010…

Teinturier : « On va se battre »

Avec Duchaussoy, c’est la quasi-totalité des têtes pensantes de la fédération qui a du mal à digérer la pilule. Certains parlent même de « scandale ». D’autres, comme Christian Teinturier, membre du bureau fédéral de la FFF, préfère mettre l’accent sur la stratégie que doit adopter la fédération. « Je peux supposer que c'est très exagéré. On verra après comment les juges vont apprécier cette demande. En tout cas, on ne va pas rester comme ça. On ne va pas donner une somme d'argent sans se battre. Cela me paraîtrait complètement anormal. »

De son côté, l’ancien sélectionneur a peaufiné sa contre-attaque. Il a pris soin de ne pas s’exprimer dans les médias, comme le lui a conseillé son avocat. Selon ce dernier, l’homme est meurtri mais reste combatif. Pour lui, il ne s’agirait pas d’une question d’argent mais bien de valeurs. Une chose est sûre, le bureau fédéral qui se réunit ce jeudi a un sujet de discussion tout trouvé.

M.A.