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Eclosion en Bundesliga, mercato, JO 2024, Bleus… Manu Koné ne cache pas ses grosses ambitions

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Manu Koné a répondu ce mercredi aux questions de RMC Sport en marge du rassemblement des Espoirs pendant la fenêtre internationale. Le milieu de Mönchengladbach s’est réjoui de sa belle saison en Allemagne et a abordé la question de son avenir. Le joueur de 21 ans rêve de porter le maillot de l’équipe de France A et ambitionne de jouer régulièrement en Coupe d’Europe.

Manu Koné, on vous retrouve à Clairefontaine et si je vous parle de vos débuts à Toulouse, qu’est-ce que cela vous évoque?

Cela me rappelle de grands souvenirs, surtout avec Amine Adli (son coéquipier chez les Espoirs) au centre de formation. Cela me rappelle aussi des blessures, cela ne me rappelle que des bons souvenirs. La montée, la descente, tout. Je n’en garde que de bons souvenirs dans ma tête.

Auriez-vous aimé connaître la remontée en Ligue 1?

C’est vrai que l’on a connu la Ligue 2 pendant le Covid et c’était compliqué. J’ai joué treize matchs en Ligue 1 mais c’est vrai que j’aurais aimé connaître la Ligue 1 avec les supporters. J’y ai quand même participé parce que je me suis rendu au Stadium quand j’étais à Mönchengladbach. Quand j’y suis allé j’ai vu la montée de mes yeux et j’étais très content. Même si cette fois-là j’étais supporter. Je ne vais jamais l’oublier.

Comment Toulouse vous a aidé à franchir le pas en vous décidant à partir en Allemagne?

Que cela soit avec mon entourage ou avec Damien Comolli le président de Toulouse. Il estimait que le mieux pour moi c’était de franchir une étape et que la meilleure étape serait en Allemagne. Ils ont trouvé un accord et cela s’est bien fait. Franchement Damien Comolli est fier de moi, il prend parfois des nouvelles et il est très content et très épanoui.

Est-ce que la Bundesliga vous a toujours attiré ou est-ce que les circonstances vous ont convaincu de signer à Mönchengladbach?

On a beaucoup analysé les choses. Après quand Mönchengladbach est venu me rencontrer j’ai vu leur gros intérêt pour moi. Je pense que la Bundesliga est un championnat qui correspond bien à mes qualités individuelles. Pour moi, c’était là-bas que j’allais le mieux m’épanouir.

"Rien ne m’effraye"

On peut dire que vous vous êtes rapidement installé parmi les joueurs-clés du Borussia Mönchengladbach…

Je n’aime pas dire joueur-clé mais j’essaye de faire le maximum. J’ai quand même joué beaucoup de matchs. Je ne sais pas si je fais partie des joueurs importants de cette équipe.

Parce que vous êtes modeste…

Quand je joue j’essaye d’être performant au maximum. Si le coach me met, je suis très content.

24 matchs de Bundesliga cette saison, 24 comme titulaire. Quelque part cela veut dire que dans votre tête vous saviez que ce championnat vous permettrait d’éclore et de confirmer vos débuts toulousains?

Quand on arrive dans un club on ne sait jamais. On a toujours l’ambition de jouer mais il y a des circonstances qui font que tu joues ou pas. Pour moi c’était un peu compliqué parce que je suis arrivé blessé, enfin… je me suis blessé pendant la préparation. Quand je suis revenu j’ai montré mes qualités au coach. Et jusqu’à présent je n’ai pas bougé et j’espère pouvoir continuer comme cela. Ce n’est pas une fin en soi mais je suis très content.

Justement, cette saison ressemble à celle de la confirmation et malgré les changements au club vous êtes toujours là…

Je montre ce que je peux faire à l’entraînement. Le coach est content et me donne beaucoup de confiance. Et la confiance qu’il me donne, j’essaye de la retranscrire sur le terrain en me donnant les moyens à l’entraînement et pendant les matchs pour être toujours titulaire et garder ma place. Je sais qu’il y a de la concurrence. Mais je suis très content de ce que je fais en club.

Comment expliquer votre évolution et la sérénité que vous dégagez sur le terrain?

J’ai toujours eu cette sérénité. J’ai beaucoup confiance en moi avec le ballon. Cela veut dire que de l’extérieur on peut penser que je garde le ballon pour rien mais c’est de la confiance balle au pied que j’ai toujours eu en moi. Je reste comme je suis et ce sont des qualités que j’ai. Donc pourquoi ne pas les garder? C’est ce que je montre sur le terrain.

Est-ce que cela veut dire que vous faites partie de cette génération qui n’a peur de rien?

Moi rien ne m’effraye. N’importe quel match, que cela soit des grands matchs ou des, entre guillemets, petits matchs: rien ne m’effraye. J’essaye de donner le maximum et d’être à 100%.

Cette confiance aurait être prise pour un manque de respect dans une époque antérieure…

Pour moi l’âge n’est pas un critère. Il faut foncer tout droit. Si tu as les capacités pour être un grand à un certain âge, il faut directement foncer. Il faut aller tout droit et progresser.

"Je suis un peu un milieu box-to-box"

Est-ce un avantage de pouvoir jouer à plusieurs postes au milieu pour la suite de votre carrière en club ou en sélection? En quoi est-ce une arme importante pour vous?

Je pense qu’au milieu de terrain il faut avoir la faculté de jouer à tous les postes. Je pense que je l’ai et que je peux jouer en six ou en huit voire un peu plus haut. On va dire que j’arrive à varier mon jeu. Mais après, tout dépend du poste, il ne faut pas jouer de la même manière. Je pense qu’au milieu de terrain j’ai la capacité de jouer à tous les postes.

Avez-vous quand même une préférence pour votre poste?

Une préférence de poste? Franchement non. Après je suis un milieu de terrain qui aime bien aller vers l’avant. J’aime bien venir chercher la balle plus bas. On va dire que je suis un peu box-to-box comme les gens disent maintenant. Franchement, rien ne me dérange à partir du moment où on me met sur le terrain.

Cela veut donc dire qu’il y a peut-être une future concurrence en équipe de France avec Khéphren Thuram dans ce rôle? Lui est arrivé à Clairefontaine et vous, on en parle beaucoup…

On est tous conscients qu’à ce poste il y a énormément de concurrence. Et pas uniquement à notre poste. En défense aussi et en attaque aussi. On va dire qu’il y a une concurrence mais je pense que c’est une saine concurrence. Il faut se donner les moyens d’y être. Et quand on ira chez les A, si on y va, il faut essayer de ne plus bouger et montrer au coach que l’on est capable de rester en équipe première.

"Ramener la coupe à la maison" lors de l’Euro Espoirs

Est-ce que vous vous dites que vous n’êtes plus très loin et est-ce que cela vous galvanise pour essayer de rejoindre les A?

Franchement cela donne envie. Quand Khéphren jouait avec nous et maintenant il v chez les A, cela donne envie et cela motive tout le monde. Pas seulement les milieux de terrain. Cela motive aussi les attaquants parce qu’on se dit qu’il était avec nous à la dernière sélection et que maintenant il est chez les A. Aller chez les A cela motive tous les joueurs. C’est une motivation.

Est-ce que cela veut aussi dire que le fait de jouer avec les Espoirs de Sylvain Ripoll vous a aidé à progresser? On a parlé de Mönchengladbach mais on peut aussi y associer les Espoirs…

Bien sûr car essayer de devenir un joueur important de l’équipe, cela fait partie des objectifs. Enchaîner les sélections et les sélections. On sait très bien qu’il y a un Euro cet été et il faut tout faire pour ramener cette coupe en France. [1988, le dernier sacre des Espoirs] Cela remonte.

Il y a l’Euro et aussi les Jeux olympiques de 2024 à Paris pour lesquels vous pouvez prétendre en tant que joueur né en 2001. L’Euro Espoirs, c’est un vrai défi pour tous les joueurs?

Bien sûr. Là on a deux matchs amicaux et c’est pour préparer l’Euro. On ne va pas l’Euro juste pour participer. On y va pour gagner. On sait que l’on est une très très bonne équipe, une très bonne génération avec de très bons joueurs. Je pense que si on fait les choses bien, on peut ramener la coupe à la maison.

Qu’est-ce qui peut faire la différence pour aller chercher la coupe dans votre génération qui n’a peur de rien?

Dans notre génération à nous, c’est de ne pas avoir de gêne et de respecter l’adversaire. Mais il faut tout fracasser, il faut se donner les moyens de tout fracasser. Se donner les moyens de gagner, tout simplement, mais tout en respectant l’adversaire.

Est-ce que vous commencez à y croire pour les A ou restez-vous prudent?

Cela fait très plaisir car je sais que je viens de très loin. Mais être dans les rangs où l’on pense à moi pour l’équipe de France c’est très plaisant. Forcément je suis déçu (de ne pas y être) parce que je suis un compétiteur et très ambitieux. Mais aujourd’hui je me dis que je suis chez les Espoirs donc je vais me donner les moyens, continuer à travailler et montrer au coach que je peux aussi atteindre les A.

Outre l’Euro Espoirs, quel est votre objectif de la fin de saison? Est-ce encore possible d’aller chercher une place européenne avec Mönchengladbach?

Tout est possible dans le football. Mais on est conscients que nous sommes actuellement dixièmes. On sait que c’est compliqué et que l’on a des matchs très durs. Donc on va continuer à travailler pour accrocher le tableau le plus haut possible.

"Je suis quelqu’un d’ambitieux donc bien sûr que j’ai envie d’aller dans les plus grands clubs du monde"

Que vous manque-t-il pour évoluer dans votre carrière? Le fait de ne pas jouer la Coupe d’Europe avec Mönchengladbach? Votre évolution et votre ambition passent-elles par un club qui joue la Coupe d’Europe voire la Ligue des champions?

On a des ambitions, on a de très grandes ambitions. Aujourd’hui c’est vrai que je suis à Mönchengladbach avec un contrat jusqu’en 2025. C’est vrai que mon nom peut être associé à certains clubs mais je respecte tellement mon club que je n’ai pas envie d’évoquer des choses là-dessus. On verra à la fin de saison ce qu’il peut se passer. Mon entourage, les clubs autour et mon club discuteront. On verra ce qu’il peut se passer.

Sans évoquer des envies de départ? Votre progression passera-telle par le fait de jouer dans un club européen?

Bien sûr! Il y a des étapes à franchir. Je suis quelqu’un d’ambitieux donc bien sûr que j’ai envie d’aller dans les plus grands clubs du monde. Je dois me donner les moyens d’atteindre cet objectif.

Sylvain Ripoll ne veut pas que l’on mélange Euro Espoirs et JO 2024. Mais avez-vous envie de participer aux Jeux olympiques à domicile comme Kylian Mbappé le souhaite. Qu’est-ce que cela représenterait pour vous d’être dans les 18 sélectionnés de l’équipe de France olympique?

Cela représente une grosse fierté, une très grande fierté parce jouer les Jeux olympiques dans son propre pays et de les remporter c’est une fierté nationale. Cela veut dire une fierté pour mes parents, pour le pays en général. Cela ne peut être que beau. Donc si je peux participer à cela, j’en serais très content.

Et imaginer d’y jouer avec Kylian Mbappé…

J’en serais très content aussi. Que cela soit avec Kylian Mbappé ou d’autres je serais très content de participer à cet événement.

Propos recueillis par Jean Rességuié