Equipe de France, la grande inquiétude

L’échec de la tournée sud-américaine des Bleus, balayés 3-0 par le Brésil, est-il alarmant à un an de la Coupe du monde ? D’un avis quasi-unanime, les lacunes affichées par les joueurs de Didier Deschamps sont inquiétantes. Explications.

« Les Brésiliens ont toujours eu peur de l’équipe de France…. Jusqu’à dimanche. » Sèchement battue par la Seleçao (3-0), dimanche soir à Porto Alegre, l’équipe de Didier Deschamps achève l’exercice 2012-13 par une très mauvaise note. A un an d’une Coupe du monde qu’elle n’est pas sûre de disputer, la France inquiète au plus haut point. Car au-delà des résultats négatifs (4 défaites en 5 matchs en 2013), le contenu des prestations et l’état d’esprit des troupes interpellent. Mais c’est quoi, au juste, le problème ?

Face à une formation brésilienne qui comptait dans ses rangs des joueurs tels que Thiago Silva ou Neymar, difficile, déjà, de rivaliser sur le plan du talent. « Il en manque pour pouvoir inquiéter les soi-disant titulaires, confirme Alain Boghossian, champion du monde 98 et ex-adjoint de Laurent Blanc. Or la concurrence, on le sait, tire une équipe vers le haut. » « Il manque surtout de la complicité, enchaîne le Brésilien Sonny Anderson. Il faut communiquer dans une équipe. Je compare toujours le Karim Benzema de l’équipe de France et celui du Real Madrid. Il n’y a pas de complicité avec l’équipe de France afin de le trouver. »

Djorkaeff : « On a perdu cette culture du résultat à l’extérieur »

Parmi les nombreux points d’interrogation, l’inefficacité chronique de Benzema, mais aussi des autres attaquants tricolores, inquiète. « On ne marque pas de but, déplore Youri Djorkaeff, autre champion du monde 98. C’est notre point faible. Je ne sais pas comment va faire Didier. » Surtout que la prise de risque n’est pas non plus la qualité première de son équipe. « J’étais un peu déçu que les joueurs ne tentent pas grand-chose, souligne Sonny Anderson. Pourtant, j’étais optimiste en début de match. Mais après, les Bleus n’ont pas joué. » « On manque d’agressivité devant », appuie Boghossian.

Le tableau n’est pas complètement noir non plus. Youri Djorkaeff n’a pas oublié que Franck Ribéry était absent en Amérique du Sud. « Je serai ravi de le revoir avec le maillot bleu après son triplé avec le Bayern, dit l’ancien joueur de l’Inter. C’est vrai, il faudrait qu’on arrive à mieux voyager. On a perdu cette culture du résultat à l’extérieur. Alors oui, on est toujours inquiet après ces dernières sorties mais l’effectif est là. On ne va pas droit dans le mur. » Rassuré ?

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