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Equipe de France : vrai déclic ou simple feu de paille?

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Le splendide match nul décroché par les Bleus à Madrid (1-1) laisse-t-il enfin présager des jours heureux pour l’équipe de France ? Si les Tricolores veulent garder les pieds sur terre, certains acteurs de Ligue 1 se montrent plus optimistes.

« Et maintenant, pourquoi ne pas aller titiller l’Espagne ? » Cette idée lancée par Olivier Giroud hier soir dans les entrailles du stade Vincente-Calderon de Madrid aurait sans doute fait pouffer de rire n’importe quel supporter de l’équipe de France, il y a encore quelques heures. A l’issue des 94 minutes de jeu face aux champions multi-titrés espagnols, elle a pris de l’épaisseur. La façon dont les Bleus ont bousculé la sélection de Vincente Del Bosque a marqué les esprits. Reste donc à savoir si cet exploit restera sans lendemain, ou s’il se révèlera être LE match référence ou acte fondateur tant attendu. Celui qui lancera les Bleus sur le chemin le plus court pour aller au Brésil en 2014. « On ne s’enflamme pas, on n’est pas champions du monde, mais on a du répondant », souligne Mathieu Valbuena.

Fidèle à sa communication, Didier Deschamps adopte lui aussi un discours très tempéré : « Il faut être toujours lucide : la meilleure équipe d’Europe et du monde était en face de nous, rappelle-t-il. Mais je suis content pour les joueurs car cela permet de cimenter l’état d’esprit. Si ça peut aussi apporter un peu d’enthousiasme autour, ce serait bien aussi. Mais ce n’est pas parce qu’on a fait match nul contre l’Espagne qu’on est les plus beaux et les meilleurs. » 

Gillot : « Un match fondateur »

Si le sélectionneur refuse de sortir les confettis, les avis extérieurs sont en revanche bien plus tranchés. « Bien sûr que c’est un match fondateur, avance l’entraîneur bordelais Francis Gillot, interrogé ce mercredi matin au Haillan. Même si j’ai trouvé les Espagnols bien en-dessous de ce qu’ils peuvent faire, les Français ont cru en leur bonne étoile en deuxième période, avec des occasions, de l’envie. »

Son homologue montpelliérain, René Girard, s’interroge lui sur le statut des Tricolores : « On était à dix mètres sous terre et d’un coup, on est presque champions du monde parce qu’on a accroché les champions du monde et d’Europe. » Pour le technicien héraultais, « il est toujours plus facile de trouver la motivation contre une équipe soit disant plus forte que d’aller la chercher contre la Biélorussie, la Géorgie. » Des Géorgiens qui seront les prochains adversaires des Bleus, le 22 mars prochain, lors des qualifications pour le Mondial 2014. Avant cela, deux rencontres amicales de prestige sont au programme : l’Italie le 14 novembre puis l’Allemagne le 6 février.