Escalettes : « Il faut arrêter avec ces polémiques »

Jean-Pierre Escalettes regrette l'ampleur prise par la polémique autour de la main de Thierry Henry. Pour le président de la Fédération française de football, l’essentiel est maintenant de se projeter vers la Coupe du Monde, avec Raymond Domenech aux commandes.

Êtes-vous soulagé après la qualification des Bleus ?
Je me sens beaucoup mieux après la tempête d’hier soir. Pendant 120 minutes, on a eu peur, on a douté et la délivrance est arrivée très tard. L’accouchement a été très difficile après 14 mois de lutte. Ce n’était pas glorieux, mais laborieux. Nous y sommes arrivés, c’était la mission confiée à Raymond Domenech. 

Certains supporters français disaient ressentir de la honte après le match. Partagez-vous ce sentiment ?
Non. On ne peut pas dire ça. Il faut arrêter ces polémiques. Le football est ainsi fait. On n’est pas fier de l’erreur arbitrage. Tout le monde le reconnait. Il ne faut pas jeter la pierre à l’arbitre. Je n’ai pas de honte, mais des regrets de ne pas y avoir mis la manière. Thierry Henry n’est pas un tricheur. Il a eu ce réflexe malheureux. L’arbitre n’a pas vu la main. C’est très franco-français : on ne parle pas de l’essentiel, c'est-à-dire la qualification. On est entré par la petite porte. Le boulot est devant nous. Pour Thierry, je ne pense pas que ça marquera sa carrière. C’est un monument du football français. 

La Fédération irlandaise veut faire rejouer le match…
Ils ont parfaitement le droit de le demander. Le président de la Fédération a une opinion publique. Il est dans son rôle. Je ne me fais pas beaucoup de soucis quant à la réaction de la Fifa sur cette requête. 

La question du maintien de Raymond Domenech se pose-t-elle ?
C’est une question qui me fait toujours sourire. C’est la question que posent les médias depuis des mois. Il a qualifié la France pour le Mondial. Moralement, ce serait paradoxal de lui serrer la main et lui dire au revoir. La question ne se pose pas. Raymond Domenech fera la Coupe du monde. Personne ne remarque que son comportement a changé. On l’a recadré, on lui a expliqué. Il a fait l'effort. Il ne mérite pas tant de haine.

L.B. (RMC Sport)