Espagne-France : Les Bleus feront-ils le poids ?

Yohan Cabaye - -
Didier Deschamps le sait bien. Les batailles en football se jouent au milieu de terrain. Pour la prochaine que l’équipe de France va livrer, face au Japon vendredi mais surtout quatre jours plus tard en Espagne, le sélectionneur va une nouvelle fois devoir composer. Car ce secteur de jeu est décimé, les soldats Diaby, Mavuba et plus récemment Lassana Diarra étant blessés.
Pour les remplacer au front, le Basque devrait aligner Matuidi, en pleine bourre au PSG, ainsi que Cabaye, revanchard après un Euro trop tendre. Le troisième poste est pour le moment en ballotage entre le Toulousain Capoue et le Lyonnais Gonalons. De bons joueurs, somme toute. Une rencontre amicale de plus, idéale pour tester de nouvelles associations. Tout ne serait pas si alarmant si ce match face au Japon n’était pas préparatoire en vue du choc face à l’ogre espagnol, rencontre comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2014.
Des stats qui plombent le moral
Or, pour remporter cette bataille du milieu, rien ne remplace l’expérience en sélection. Et si l’on compare le nombre de capes des titulaires potentiels, cela donne le vertige. Le triangle composé par Vicente del Bosque, le sélectionneur espagnol, au coup d’envoi, devrait associer Xavi, Busquets et Xavi Alonso. Soit à eux trois un total monstrueux de 268 sélections (ils étaient tous titulaires à la Coupe du monde 2010 et à l’Euro 2012).
En comparaison, le milieu aligné par Deschamps avec Cabaye (18), Matuidi (6) et Capoue (2) ou Gonalons (3) accouche d’un maigre total de 26 ou 27 sélections. Pire, ces trois ou quatre-là n’ont jamais été titularisés ensemble dans l’entrejeu français…
Enfin, dernière stat qui « tue » : si l’on additionne le nombre de capes des 7 milieux de terrain retenus par Deschamps (Cabaye, Capoue, Chantôme, Gonalons, Matuidi, Sissoko, Valbuena), on obtient un total de 47 sélections contre 528 pour les joueurs de la Roja. Soit une moyenne de 6,7 sélections côté tricolore contre 66 côté espagnol. Les chiffres se passent de commentaires. Le compte est bon…
Deschamps : « On va se battre avec nos armes »
Ce mardi, Luis Fernandez reconnaissait dans son émission Luis Attaque que cela allait être « difficile et très dur ». Doux euphémisme. Et d’ajouter : « Ils se connaissent bien, ils jouent bien. Il va falloir faire un gros match et être costauds ». Avant de conclure, fataliste, qu’on « ne peut pas résister dans ce domaine.» Ali Benarbia, membre de la Dream Team, abondait dans son sens : « Tu as des joueurs qui n’ont quasiment pas joué par rapport à d’autres qui ont joué de grandes compétitions ensemble. Et dans leurs clubs, ils jouent également ensemble ! Ils n’ont pas besoin de se parler ni de se regarder. Au milieu de terrain, tu gagnes de précieuses secondes. »
Mais le sélectionneur tricolore ne veut pas donner le sentiment qu’un pilonnage en règle attend l’équipe de France. « Je ne vais pas être inquiet maintenant. On va se battre avec nos armes. » Pour remporter cette précieuse bataille, synonyme de grand pas en avant dans la guerre livrée pour la 1ere place du groupe, Deschamps va avoir besoin de onze poilus sur le terrain, prêts à se battre et à gérer les déferlantes espagnoles. A eux de bien se retrancher. Et comme le dit Rio Mavuba, « si on arrive à leur mettre deux ou trois contres, on ne sait jamais. » Sur un malentendu, qui sait… Il suffit juste d’espérer que les absents n’aient pas toujours tort.
Le titre de l'encadré ici
Ribéry et Cabaye absents de la séance du jour|||
L’équipe de France s’est entraînée ce mardi à 17h sur le terrain Platini, rendu très lourd à cause de la pluie qui s'est abattue sur Clairefontaine ces dernières heures. Les Bleus ont même essuyé une grosse averse durant les 5 premières minutes de l'échauffement. Franck Ribéry et Yohan Cabaye n'ont pas participé à la séance, bénéficiant d'activités en salle en raison de légers pépins. Les gardiens ont eu droit à une grosse séance spécifique avec Franck Raviot, l’entraîneur des gardiens, avant de participer aux différents jeux proposés en atelier avec les autres joueurs. La séance d’une heure et demie s'est achevée par une opposition sur les deux tiers du terrain.