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Espagne-France : Une mi-temps qui change tout

Didier Deschamps

Didier Deschamps - -

Le visage de l’équipe de France a considérablement changé d’une période à l’autre mardi soir à Madrid. Plus conquérants, plus ambitieux, les Bleus sont allés chercher un match nul mérité (1-1). Et instructif pour l’avenir.

A Donetsk, il y a quatre mois, ils avaient été complètement amorphes, éteints par une domination espagnole subie sans révolte. A Madrid, ce mardi soir, les 45 premières minutes ont laissé croire que le scénario de ce nouveau match face à l’Espagne allait être semblable à celui de l’Euro, en quarts de finale (0-2). Mamadou Sakho n’avait pas serré le marquage sur Sergio Ramos et l’avait regardé ouvrir le score. Laurent Koscielny, lui, avait commis une grosse faute dans la surface et avait dû son salut à un bel arrêt d’Hugo Lloris sur le penalty occasionné. Les Bleus paraissaient déjà être les 25e victimes d’affilée de la Roja en match de qualification (Euro et Mondial confondus). Et puis, tout a changé après le repos pour finalement devenir très intéressant dans la course à la Coupe du monde.

Comment les Bleus se sont-ils convaincus que les champions du monde et doubles champions d’Europe en titre n’étaient pas intouchables ? Notamment grâce au discours de Didier Deschamps à la pause. Offensif et persuasif. « On était un peu timide, explique le sélectionneur de l’équipe de France. On mettait trop de temps à se projeter vers l’avant. Il fallait un peu plus de disponibilité. En deuxième mi-temps, on a beaucoup plus obligé l’équipe d’Espagne à défendre. L’intention, c’était de repartir avec plus d’ambition dans le jeu. » L’entrée de Mathieu Valbuena, à la place de Maxime Gonalons (57e), a aussi apporté du dynamisme au milieu de terrain, aux côtés d’un Blaise Matuidi omniprésent.

Les Bleus étaient énervés

« Il y a eu un déclic, estime Luis Fernandez, membre de la Dream Team RMC Sport. J’ai beaucoup aimé l’entrée de Valbuena. Dès qu’il prend le ballon, tout de suite, ça enchaine et ça vite. Et puis c’était bien aussi de la part de Didier (Deschamps) de faire descendre Yohan Cabaye d’un cran. » L’orgueil des Bleus s’est également nourri d’injustice, avec ce but refusé à Jérémy Ménez en première période pour un hors-jeu de Karim Benzema très, très limite (39e). « Il y avait un peu d’énervement à la mi-temps, parce que les joueurs ont su que le but annulé était valable, confie Didier Deschamps. Il y avait des décisions qui étaient un peu discutables aussi. Mais il fallait avoir confiance, y croire et aller jusqu’au bout. » Jusqu’à la 94e minute. Au stade Vicente-Calderon, l’équipe de France a trouvé une force mentale insoupçonnée. Elle sera certainement utile le 26 mars au Stade de France face à… l’Espagne.

Laurent Picat (avec P.T., J.S. à Madrid)