Etats généraux : tout ça pour ça ?

- - -
« On n’ira pas pour prendre le thé, ça ne servirait à rien. » Il y a quelques jours, la secrétaire d’Etat aux sports, Rama Yade, s’était montrée très claire sur les objectifs des prochains états généraux du football : il devait impérativement en sortir du concret, histoire de montrer que les leçons du fiasco de Knysna avaient été retenues.
Or le programme des deux journées, rendu public par la FFF ce jeudi, laisse pour le moins dubitatif. Sur le papier, la réunion s’étalera sur deux journées, les 28 et 29 octobre prochains à l’INSEP de Vincennes, près de Paris. Sauf que la durée des trois ateliers (modernisation des structures du football ; compétitivité économique, financement et solidarité du football français ; rôle social et citoyen du football) n’excèdera pas une demi-journée ! Le reste du temps sera consacré à des « séances plénières » d’introduction et de conclusions des trois ateliers ainsi qu’à une « discussion générale ». Autrement dit, la montagne qui avait été promise pour réformer en profondeur le football national risque fort d’accoucher d’une souris, alors que les questions qui se posaient en début d’été restent d’une troublante actualité.
L’idée d’une grève
Celle de la gouvernance de la FFF en premier lieu. Une réunion s’est tenue ce mercredi après-midi à ce sujet au siège de la Fédération. Et l’atmosphère y était, parait-il, assez lourde. Outre l’aspect factuel – le Conseil fédéral devant bientôt être rebaptisé « Conseil de surveillance du foot français » –, le rôle et l’importance des différents syndicats (joueurs, entraîneurs, arbitres…), prépondérants à l’heure actuelle en période électorale, ont été remis en question pour répondre aux nouvelles exigences de démocratie fédérale. En gros, leur sphère de pouvoir et d’influence serait sérieusement rognée par le nouveau mode de scrutin. La grogne est telle que l’idée d’une grève ferait son chemin même si Philippe Piat, co-président du syndicat des joueurs (UNFP), espère « ne pas en arriver là ». Et si l’avenir du foot français ne se jouait pas à l’INSEP, mais à la FFF ?
Le titre de l'encadré ici
Des élections plus démocratiques à la FFF ? |||
Véritable gouvernement de la Fédération française de football, le Conseil fédéral devrait bientôt être rebaptisé « Conseil de Surveillance du football français ». La proposition devrait être faite lors des états généraux des 28 et 29 octobre. A sa tête, un directoire de six à sept personnes qui devrait posséder (in fine) le pouvoir décisionnel. Le mode de scrutin, avec une tête de liste pour la présidence qui regroupera une vingtaine de noms, n’obligera plus à une présence sur la liste de toutes les familles du football hormis, pour des questions légales, les médecins et les féminines. Une petite révolution : auparavant, les représentants au Conseil fédéral des entraîneurs, des joueurs et des arbitres étaient désignés par leurs syndicats. Ce nouveau mode d’élection a de fortes chances d’être adopté par l’Assemblée fédérale de la FFF, le 18 décembre prochain. Les opposants à Fernand Duchaussoy, l’actuel président intérimaire, pourraient constituer une ou plusieurs listes pour faire avancer leurs idées.