France-Allemagne : Une histoire à (ré)écrire

Pour la 1ère fois depuis 1986, l’équipe de France retrouve l’Allemagne en compétition officielle. Dans le mythique Maracana (18h), elle rêve de s’imposer enfin face à son meilleur ennemi et de se qualifier pour la 6e fois de son histoire en demi-finales de la Coupe du monde.

Entrer dans l'histoire

En atteignant les quarts de finale, l’équipe de France a d’ores et déjà réussi sa Coupe du monde au Brésil. Pourtant, ce vendredi au Maracana (18h, heure française), elle a une occasion en or d’entrer dans l’histoire en égalant les trois équipes les plus légendaires du football français. Faire aussi bien que celle de Raymond Kopa en 1958, celles de Michel Platini en 1982 et 1986, et celles de Zinedine Zidane en 1998 et 2006 : voilà l’immense et improbable défi qui attend les partenaires de Karim Benzema. Car défier l’Allemagne pour briguer une 6e demi-finale en phase finale de Coupe du monde, voilà une phrase que l’on n’aurait jamais osé écrire il y a huit mois.

L’histoire retiendra que France-Ukraine (3-0) n’était pas un feu de paille. Et que, même sans génie de la trempe de Zizou ou Platoche, une équipe de France soudée, solide et généreuse est capable, elle aussi, de s’offrir son France-Brésil… si la Seleçao passe l’obstacle colombien ce vendredi (à 22h). « On a envie de marquer l’histoire », prévient Blaise Matuidi. On signerait bien sur le champ.

Conjurer le sort face aux Allemands

Il est décidément beaucoup question d’histoire avec ce quart de finale France-Allemagne. Un match forcément pas comme les autres. Presque un traumatisme pour ceux qui ont vécu en direct les demi-finales de 1986 et surtout de 1982. Pour ces premières retrouvailles en compétition officielle, certaines choses ont changé. Plus joueuse, l’équipe germanique n’est plus le rouleau compresseur qu’elle a longtemps été. Mais avec Thomas Müller voire Andre Schürrle ou Miroslav Klose en quête du record absolu de buts en Coupe du monde (il est à égalité avec Ronaldo avec 15 buts), elle

D’ailleurs, cette fois c’est sûr, on en saura beaucoup plus sur la valeur de l’arrière-garde des Bleus. Enfin, la régularité de la Mannschaft (elle n’a pas manqué un quart de Coupe du monde depuis 1954 !) plaide aussi en sa faveur. « Ils répondent toujours présent lors des grandes compétitions, confirme Mathieu Debuchy. On va se méfier. »

Faire chavirer le pays

De Knysna au Maracana, les Bleus ont réalisé le grand écart. Méprisés pour ne pas être descendus du car, les voilà idolâtrés comme rarement. Plus proches de leurs supporters, plus simples, moins bling bling ou tournés vers leurs nombrils, les joueurs de Didier Deschamps ont réveillé un pays en quête de frissons. « Le peuple français est fier de voir 23 guerriers », avance d’ailleurs Blaise Matuidi.

Avec cet alléchant France-Allemagne, le Parisien et ses partenaires vont à coup sûr faire péter l’audimat et les réseaux sociaux. La suite ? L’engouement grandissant au fil des jours, ici, loin du Brésil, renforcé par l’épopée de l’Algérie, ne demande qu’à basculer dans une autre dimension. « C’est un rendez-vous important pour nous et pour tout le peuple français », avance Mathieu Debuchy. Il ne croit pas si bien dire.

Aurélien Brossier avec PTa. et JS et JRe. et MBo.