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France - Domenech règle ses comptes

Raymond Domenech

Raymond Domenech - -

Dans un ouvrage intitulé « Tout seul » à paraitre ce mercredi, Raymond Domenech revient sur ses six années à la tête des Bleus (2004-2006). L’Afp s’est procuré les meilleures feuilles. D’Anelka à Ribéry, l’ancien sélectionneur n’épargne personne. Morceaux choisis.

Qu'a vraiment dit Anelka ?

« J'avais demandé de la profondeur (à la mi-temps de France-Mexique, ndlr) (…) Patrice Evra a alors essayé d'éteindre le feu qui couvait (…) Anelka ne s'est pas calmé et a lancé : « Enculé, t'as qu'à la faire tout seul ton équipe de merde ! (L'Equipe avait titré : « Va te faire enculer, sale fils de pute! »). J'arrête, moi ! (…) » Je n'ai pas tout entendu. La fin de la phrase m'a échappé dans le brouhaha (…) Anelka a tué le groupe. »

Ribéry et Nasri, les sales gosses

« Ribéry continuait à pourrir le groupe par ses attitudes de diva susceptible (…) Quand j'ai voulu le remercier (après Serbie-France en septembre 2009), il m'a envoyé paître en retirant son bras : « Ne me touchez pas ! » Tout Ribéry qu'il était, je l'aurais volontiers accroché au plafond (…) Nasri symbolise cette dérive des joueurs ne pensant qu'à leur gueule. Au sein d'un groupe, il vient toujours appuyer là où ça fait mal et révèle la faille au lieu de la colmater (...) et dans sa position de meneur de jeu, il fait seulement illusion. »

Gourcuff, trop tendre

« Je dis à Gourcuff (causerie avant le premier match du Mondial 2010) : « Je t'ai donné les clés, à toi de jouer ! ». Le pire à ce moment précis est le regard de Franck Ribéry: j'ai vu dans ses yeux la haine, le mépris ou la jalousie. Il ne l'aime pas, c'est certain (…) Quand Ribéry et d'autres avaient tué la séance (d’entraînement, au lendemain de France-Mexique) parce que Gourcuff se trouvait dans leur équipe, Gourcuff n'a rien vu, il a subi et je me suis dit qu'il restait dans son monde des Bisounours (…) J'avais envie de lui mettre des gifles avec son air de garçon candide, de pauvre petit malheureux à qui on veut du mal. Un meneur, c'est un guerrier, pas un suiveur. Réveille-toi, Yoann ! »

Exemplaires Thuram et Makelele

« Je l'ai remercié pour sa droiture et assuré de mon admiration et de mon respect (…) Nous avons parlé de l'équipe et des jeunes bien sûr, Thuram a lâché : « Il y a des petits cons, entendez-moi bien, coach, des petits cons » (…) Makelele, c’est un homme et un joueur comme tous les coaches en rêvent. »

Zidane, au-dessus du lot

« L'autorité du leader s'avérait incontestable. Personne n'a pu prendre la place de Zidane, patron aussi évident avec l'équipe que joueur exceptionnel sur le terrain. »

Le cas Benzema

« Il a la morgue d'un grand joueur sans en être encore un (…) Il convenait surtout d'éteindre ces ego se mettant à ébranler le collectif. Comme celui de Benzema, maugréant des insultes (« Tous des cons... ») parce qu'il n'était pas entré en jeu aux Iles Féroé (…) Heureusement pour lui, Benzema, talent exceptionnel, a su se remettre en cause lorsque José Mourinho est devenu coach du Real. Karim sera un grand joueur tant qu'il restera dans la compétition, stimulé par la concurrence. »