
France-Espagne : Valbuena, le monsieur plus des Bleus

Mathieu Valbuena et Franck Ribéry - -
Il court. Il donne tout. Il virevolte. Il est décisif. Ces derniers jours, les éloges se multiplient autour du nom de Mathieu Valbuena. Car faire le bilan de ses dernières sorties en Bleu (20 sélections, 5 buts) s’apparente à une ode. Vendredi, face à la Géorgie (3-1), le Marseillais a illuminé le Stade de France de sa classe besogneuse. Une passe décisive pour l’ouverture du score d’Olivier Giroud. Un but splendide d’une frappe venue d’ailleurs. Une transversale fabuleuse pour Ribéry sur le troisième but. A l’heure où dénicher une belle action de Karim Benzema est un exercice délicat, difficile de ne pas comprendre pourquoi ce joueur travailleur et efficace – impliqué dans cinq des six derniers buts tricolores – séduit.
« Mathieu est un contre-exemple de tout ce qu’on a pu voir ces dernières années, estime Jean-Michel Larqué. Il nous fait des matches incroyables et rend plus de services que ce qu’on en attendait avec les Bleus. Et si on se plaint d’un Valbuena qui tombe et roule avec l’OM, ce gros travers, il ne l’a pas avec l’équipe de France. » Autre membre de la Dream Team RMC Sport, Rolland Courbis y va aussi de son compliment : « Il peut garder le ballon, créer une brèche, obtenir un coup de pied arrêté dangereux et il est décisif. Dans la période actuelle, où on manque de niveau technique, on se régale à le regarder. »
Deschamps : « Sa progression est constante »
Mais les mots les plus doux aux oreilles de l’intéressé proviennent de Didier Deschamps. A son arrivée sur le banc de l’OM en 2009, ce dernier ne comptait pas sur Valbuena, placé sur la liste des transferts au bout de six mois. Mais « petit vélo » s’est accroché. A su se rendre utile. Puis indispensable. Et aujourd’hui, avec les Bleus, Deschamps en fait une description à même de balayer ces souvenirs. « Sa progression est constante depuis le match en Espagne, juge le sélectionneur. Un joueur offensif doit être décisif et il l'est à travers ses passes et ses buts. Il est en pleine confiance. Ça se voit et ça se ressent. »
Un hommage renforcé par un autre, autour du supplément d’âme des joueurs qui, à l’image d’un Valbuena passé par le National, ont connu des parcours atypiques. « Ils ont le point commun d’avoir une générosité et une envie débordantes, explique Deschamps. Quand on est habitué à se battre, il y a peut-être une force mentale supplémentaire. » Le garçon s’en délecte : « Avec la confiance d’un entraîneur, on joue plus libéré ». Qu’il soit placé en milieu offensif axial ou exilé sur un côté, comme face à la Géorgie, Valbuena reste fidèle à son état d’esprit de bon soldat.
« J’essaie de faire mon petit bonhomme de chemin avec détermination et humilité, insiste le Marseillais. Pour progresser, il faut toujours se remettre en question. Vu d’où j’arrive, je sais qu’il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. » Le tout saupoudré d’une dose de réalisme : « Quand on a fait appel à moi, ça s’est plutôt bien passé. » « A l’aise » dans ce groupe France, Valbuena va encore jouer un rôle essentiel ce mardi soir contre l’Espagne. Un match à la saveur particulière pour celui qui a des origines… espagnoles par son père. « Petit, j’ai beaucoup suivi cette équipe. Pour moi, c’est quelque chose de très fort. Ce sont des moments qui resteront dans ma mémoire. » Comme ses dernières sorties dans celle des supporters tricolores.