RMC Sport

France-Japon : dingues de foot, les Japonais !

Kagawa et Hasebe

Kagawa et Hasebe - -

Depuis le succès des féminines, championnes du monde en titre et finalistes cet été aux Jeux Olympiques, le foot fait chavirer le Japon. Face à la France, ce vendredi (21h), les joueurs de Zaccheroni tenteront d’entretenir la flamme.

Le Stade de France ne sera pas plein pour la venue du Japon, mais les supporteurs des « Blue Samouraïs » seront en nombre. Le kop nippon comptera 3000 fans, alors que le consortium du Stade de France attend 55 000 spectateurs vendredi soir. Si le public français, crise économique oblige, fait la fine bouche pour cette affiche amicale, et si l’équipe de France ne peut cacher qu’elle a la tête au choc contre l’Espagne quatre jours plus tard, comptant pour les éliminatoires du Mondial 2014, les Japonais sont sans calcul. A l’image des 108 journalistes de l’archipel accrédités pour l’occasion, et du millier de fans qui suivra la sélection la semaine prochaine en Pologne. « Le foot est numéro un chez les moins de 40 ans », explique Florent Dabadie, journaliste français travaillant pour la chaine Fuji.

Mardi, le onze d’Alberto Zaccheroni enchainera avec le Brésil à Wroclaw, en Pologne. France, Brésil… Pas mal pour un adversaire plus habitué à affronter la Chine, la Corée, le Qatar et l’Iran… « C’est une tournée de prestige », raconte Dabadie, ancien interprète de Philippe Troussier, le boss des Samouraïs de 1998 à 2002. La sélection de « Zac » n’est jamais venue en Europe, depuis la prise de fonction de l’Italien en 2010, et pour cette première, le pays du Soleil Levant va se mesurer à deux nations championnes du monde, même si la France (13e) et le Brésil (14e) ne sont pas actuellement en tête du classement Fifa.

Diffusé en direct à 4h du matin…

Actuel 23e, le Japon veut « entrer dans le top 10 », comme l’explique Dabadie. Un sentiment exprimé par Keisuke Honda, pilier du CSKA Moscou, qui dit vouloir « franchir un palier ». Comme le milieu du club russe, les joueurs japonais sont de plus en plus nombreux à jouer dans les grands championnats européens. « Une dizaine de joueurs cadres de la sélection évoluent en Angleterre (Kagawa à MU), mais surtout en Allemagne (Uchida à Schalke, Hasebe à Wolfsburg, Hosohai au Bayer Leverkusen, Inui à Francfort et Kiyotake à Nuremberg), et certains sont des titulaires », explique Tetsu Motegi, homme de liaison de la fédération japonaise en France. Un phénomène qui va de pair avec les résultats en hausse de la sélection.

L’adversaire des Bleus a remporté en 2011 sa quatrième Coupe d’Asie. Bastion du foot dans la région, le Japon veut concrétiser au plus haut niveau. Depuis 1998, il n’a pas manqué une phase finale de Coupe du monde et en 2010, il a atteint les 8e de finale, comme en 2002 sous la baguette de Troussier. Mais c’est surtout les équipes olympiques qui font rêver l’archipel. De Londres, les filles sont revenues avec la médaille d’argent, un an après avoir été sacrées au Mondial allemand. Les garçons n’ont pas démérité avec une 4e place cet été. « Il y a un effet JO », déclare Motegi. Contre la France, il sera 4h du matin au Japon. Ça n’empêchera pas la chaine Fuji de le diffuser en direct et de le rediffuser un peu plus tard dans la matinée. Comme des dingues, on vous dit !

Louis Chenaille (avec N.J.)