France-Suède : et à l’année prochaine, les Bleus…

Raphaël Varane et Antoine Griezmann - AFP
Les Bleus auront donc atteint l’objectif fixé par leur sélectionneur. Avec la victoire contre la Suède (1-0), ce mardi au Vélodrome, Didier Deschamps et ses hommes bouclent l’année 2014 avec une seule défaite au compteur. Un unique revers arrivé au pire moment, en quart de finale du Mondial contre l’Allemagne (0-1), mais qui symbolise des derniers mois où les Bleus auront accumulé bien plus de certitudes qu’au même moment il y a un an. Bien plus, certes, mais pas encore au point de pouvoir trop changer une formule qui gagne.
Tel sera le plus grand enseignement des deux matches amicaux du mois de novembre : quand le système et/ou les joueurs tricolores changent, difficile d’atteindre le rendement du « onze titulaire » dans sa configuration classique. Contre l’Albanie, la modification du système avait entraîné un manque de fluidité, repères absents et collectif un poil en berne. Face à la Suède, le turnover humain – 8 changements par rapport à l’Albanie (1-1) et 7 par rapport à l’équipe alignée au Brésil contre les futurs champions du monde – a montré ses limites avec une difficulté pour développer certains mouvements jusqu’au bout et un manque d’efficacité criant.
Benzema provoque un penalty… et le rate
Joli symbole, c’est un jeune loup devenu taulier aux dents longues, un Varane capitaine titulaire pour la première fois, qui délivrera les siens d’une tête sur un corner de Griezmann (1-0, 83e). Le premier but en équipe de France de celui qui en représente l’avenir. Et c’est un autre taulier, Karim Benzema, qui provoquera en fin de match un penalty… qu’il se chargera lui-même de rater (86e) dans une sorte d’hommage au credo de notre Rolland Courbis : « Ne jamais faire tirer le joueur sur qui on a fait la faute ». Le reste, globalement maîtrisé et dominé par les Bleus, aura surtout vu un festival d’occasions manquées et de derniers gestes mal assuré. Les actuels ou anciens Marseillais, à la maison au Vél, auront tenté sans succès d’enflammer la foule (Payet 1ere, Valbuena 31e, Gignac 49e) au terme d’une journée à rebondissements autour du club phocéen. Guilavogui (4e), Pogba (17e), Griezmann (36e, 60e) ou Kurzawa (39e) les auront imités.
Les vainqueurs individuels du soir ? Un Griezmann très tranchant, un Varane toujours royal et un Kurzawa incisif qui a marqué des points au poste de latéral gauche. Sans Zlatan, le grand absent du soir, la Suède aura elle eu beaucoup mal à exister hormis quelques rares actions pas vraiment dangereuses. Un constat en forme de preuve concrète de la maîtrise tricolore au milieu de terrain. Il y a eu du bon et du moins bon, ce mardi le long de la Canebière. Peu à peu, la France apprend à (re)devenir une grande équipe. Reste à pouvoir changer les hommes et les systèmes sans marquer de grande différence. Un chantier qui prendra du temps.