Gallas, la peur bleue

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Le grand point d’interrogation, c’est lui. Blessé au mollet depuis le 10 février dernier, William Gallas cristallise les angoisses du staff de l’équipe de France. Lors de l’annonce des 30 joueurs présélectionnés pour la Coupe du monde mardi soir, Raymond Domenech n’a pas caché son inquiétude. A plusieurs reprises, il a cité en exemple la situation du défenseur central d’Arsenal pour justifier l’élargissement de son groupe. « Il fait partie de ces incertitudes qui font qu’on a allongé la liste, a expliqué le sélectionneur. Il n’y a aucune garantie. Il va reprendre un peu avant les autres avec Robert Duverne (le préparateur physique). Il va s’en occuper pour savoir s’il est opérationnel. »
Depuis sa rechute face à Barcelone, en Ligue des champions, Gallas n’a plus rejoué en match officiel. Après quelques jours de repos, l’international aux 78 sélections (4 buts) a observé une période de rééducation à Capbreton, dans les Landes. Afin de suivre l’évolution clinique de sa guérison, il est en contact permanant avec le Docteur Alain Simon, le médecin des Bleus. Depuis une semaine, il multiplie également les rendez-vous avec Robert Duverne. Ce dernier va lui mettre en place un programme personnalisé dans les tous prochains jours.
Domenech : « S’il n’est pas opérationnel, il rentrera chez lui »
Le staff des Bleus suivra avec attention son rétablissement avant de prendre une décision définitive. Celle-ci pourrait intervenir le 26 mai après le premier match amical contre le Costa Rica à Lens. Adil Rami et Marc Planus ont été convoqué pour pallier un éventuel forfait du Gunner. Car Domenech a été clair : Gallas n’ira en Afrique du Sud que s’il est apte à jouer. « Je maintiens ce que j’ai dit : ne partirons que ceux qui sont en état, surtout à des postes délicats comme celui-là, a-t-il martelé. On a une charnière centrale à bâtir. Soit il est opérationnel et il participe à tout, soit il n’est pas opérationnel et il rentrera chez lui. »
Marqué par l’Euro 2008, où Patrick Vieira avait fait le voyage en Suisse et en Autriche blessé, le sélectionneur ne veut pas reproduire la même erreur. « J’ose espérer qu’on ne va pas revivre avec William Gallas ce que l’équipe de France a vécu avec Patrick Vieira en 2008, glisse Jean-Michel Larqué. C’est une inquiétude vu comment Domenech en a parlé. » La situation semble tout de même différente. « Vieira s’était blessé une semaine avant le début de l’Euro, rappelle Jean-Pierre Paclet, l’ancien médecin des Bleus (2004 à 2008). On savait qu’il n’allait pas jouer. Domenech voulait en faire son homme de vestiaire, mais avec son égo, Vieira ne peut pas être sur le banc. C’est pour cela qu’il n’a pas été retenu cette fois. »
A bientôt 33 ans, Gallas, dont l’avenir en club est toujours incertain, rêve de disputer sa deuxième Coupe du Monde (après 2006). Une perspective à priori envisageable. Lundi, l’ancien joueur de Chelsea a passé des examens à Paris qui se sont révélés très rassurants. « Il a pris son temps pour se soigner, il a coupé, estime Paclet. Il arrive en fin de rééducation. L’incertitude concerne maintenant sa capacité à tenir plusieurs semaines de compétition. »