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Gare à l'excès de confiance

Didier Deschamps et Guy Stéphan

Didier Deschamps et Guy Stéphan - -

Moribonds il y a encore quelques mois, les Bleus ont confirmé leur élan en débutant le Mondial par un succès contre le Honduras (3-0). Au point que certains se mettent à rêver d’un parcours de champion. Mais au sein du groupe, la prudence reste de mise.

Il régnait une atmosphère de détente dans le vestiaire de l’équipe de France dimanche soir. Soulagés d’avoir remporté leur première victoire en Coupe du monde depuis 2006, contre le Honduras (3-0), les Bleus pouvaient logiquement laisser éclater leur joie. Paul Pogba et Mamadou Sakho se lancent dans quelques pas de danse. Patrice Evra tape dans une porte. Karim Benzema se fait chambrer en entrant dans le vestiaire avec son trophée de meilleur joueur du match.

Didier Deschamps observe ces scènes et congratule ses hommes. Sans tomber dans l’autosatisfaction. « Après le match, il y avait une joie, une satisfaction d’avoir répondu présent, explique le sélectionneur. Il n’y avait pas d’euphorie, bien au contraire. Ce n’est qu’une étape. La deuxième arrive très vite, vendredi (contre la Suisse, ndlr). S’il y a besoin, j’interviendrai, mais je n’ai pas vu d’excès de ce côté. Il faut qu’on reste lucide et, pour le moment, je vois des joueurs lucides. »

Le rappel à l'ordre de Lloris

En bon capitaine, Hugo Lloris a d’ailleurs été le premier à rappeler ses hommes à l’ordre. « Nous n’avons pas encore gagné la Coupe du monde », leur a-t-il déclaré, en substance, dans le vestiaire. Et face aux micros, le discours du portier de Tottenham n’avait pas changé : « Il n’y a pas de quoi s’enflammer mais c’était important de répondre présent dès le premier match avec les bonnes intentions. Oui, c’est un soulagement parce que lorsque l’on démarre la compétition, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre. »

Sans faire injure au Honduras, les hommes de Luis Fernando Suraez, 33e au classement FIFA, sont sans doute les plus faibles de ce groupe E. Et s’il est toujours difficile d’entrer dans une compétition, tout autre résultat qu’une victoire contre une sélection réduite à 10 avant la mi-temps aurait été vécu comme un camouflet. Mais comme aime à le rappeler Didier Deschamps, « c’est toujours bon de travailler dans la confiance » et pour le moment, les Bleus engrangent. Et quand on se rappelle la situation dans laquelle s’était mise la sélection française après sa défaite en Ukraine lors du barrage aller (défaite 2-0), on se dit aussi qu’un peu d’optimisme ne fait pas de mal.

P.Ta.