Gignac, de retour vers son futur

Après plus de trois ans d’absence, André-Pierre Gignac peut regoûter aux joies de l’équipe de France. De retour à Clairefontaine sur la pointe des pieds, l’attaquant de l’OM attend son heure, prêt à saisir sa chance sur le terrain.

Une franche poignée de main avec Deschamps, une accolade avec Evra… Avec une joie sincère et non dissimulée, André-Pierre reprend ses marques dans cette maison qu’il retrouve, sans calcul, et pétri d’humilité. « J’ai un peu perdu l’habitude, avoue-t-il. C’est une fierté et un honneur forcément décuplés ». A chaque question concernant ses ambitions, le joueur de 27 ans fait des manières… « Si j’ai la chance de grappiller quelques minutes... », « ce serait énorme de pouvoir apporter ma pierre à l’édifice », « l’équipe de France a déjà deux grands attaquants »… Mais il y pense tellement fort qu’on peut le dire pour lui : son rêve, c’est d’inscrire son cinquième but avec les Tricolores (16 sélections).

C’est flanqué de ses deux coéquipiers marseillais, Dimitri Payet et Mathieu Valbuena, qu’il a gravi les marches du château de Clairefontaine. Sourire aux lèvres, André-Pierre Gignac s’est sans doute remémoré, l’espace d’une seconde au moins, sa première vie en équipe de France. Celle qui remonte à trois ans déjà, et achevée piteusement dans l’enfer de Knysna, en juin 2010. « Une éternité », confie l’intéressé, tourné de tout son être vers cette nouvelle page bleue qu’il a tant à cœur d’écrire. « J’y ai toujours cru. Je suis un acharné et pour moi, ce n’était pas possible de finir sur cette mauvaise note qu'est la fin de la Coupe du monde en Afrique du Sud ».

Gignac : « J'ai besoin d'être utile à l'équipe »

D’ailleurs, dès qu’on aborde le sujet différemment, Gignac lâche les chevaux. Ce qu’il peut apporter à l’équipe ? « (Sa) générosité ! J’ai besoin de courir, de me dépenser, de créer des brèches, de frapper, de marquer. J’ai besoin d’être utile à l’équipe et d’être décisif. C’est mon rôle à l’OM et si je peux le faire en équipe de France, je ne m’en priverai pas ». Loin d’être rassasié par ses trois buts en quatre matches avec Marseille, le meilleur buteur de L1 2009 (Toulouse, 24 buts) veut confirmer au plus haut niveau son retour en grâce.

Si la nomination de Didier Deschamps à la tête de la sélection pouvait laisser craindre le pire pour lui, vu leur passif tourmenté à Marseille (2010-2012), la logique sportive a finalement repris ses droits. « Il ne faut pas oublier que c’est quand même lui qui m’avait fait venir à l’OM. Il m’a soutenu un moment, puis j’ai été blessé. Il y a eu ce moment critique où je n’étais pas bien dans ma tête et j’ai dit ce que je pensais tout haut ce que je pensais tout bas, tout simplement. Mais ça s’est très bien terminé », s’amuse André-Pierre Gignac aujourd’hui.

De contentieux, il n’est donc plus question, et le nouvel entraîneur entend bien profiter du profil bien particulier de son joueur : « Il a un registre différent et une bonne efficacité avec Marseille. Il aime bien aller sur la profondeur, ça donne des options de jeu en plus ». Sachant que la France n’a pas marqué lors de ses quatre derniers matches, l’option Gignac ne pourra vraiment pas faire de mal…

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A.T. avec J.S.