RMC Sport

H.Emile : « Je n’ai pas peur de la nouvelle génération »

Henri Emile

Henri Emile - -

Il est paradoxalement l’un des « hommes nouveaux » de Laurent Blanc. Ecarté en 2004 lors de l’arrivée de Raymond Domenech, Henri Emile retrouve l’équipe de France aux côtés du champion du monde 1998. Le coordinateur sportif des Bleus est de nouveau prêt à « tirer le meilleur » de chaque international tricolore.

Henri Emile, le nouveau chantier qui vous attend avec Laurent Blanc au sein de l’équipe de France est considérable…
Ça fait partie de la vie sportive. On va faire face à une reconstruction en partant sur des bases importantes telles que l’ouverture vers le public et les médias. Cette équipe de France appartient à l’ensemble des Français. A travers cette ouverture et la détermination que l’on espère avoir des joueurs, on recherchera la gagne et la culture d’un nouvel état d’esprit.

Quel sera votre rôle exact au sein du nouveau staff de l’équipe de France ?
Je serai là pour assister « Lolo » (Blanc, ndlr) sur le terrain, mais pas pour entraîner. Je ne vais pas remettre les crampons. Je serai là pour accompagner et régler les problèmes sur place, notamment aider les joueurs à se présenter devant la presse et à vivre ensemble.

Auparavant (entre 1984 et 2004), vous jouiez la « nounou » auprès des joueurs en équipe de France. Pensez-vous pouvoir tenir la même fonction auprès de la nouvelle génération bleue ?
Depuis cinq ans et demi, j’ai pris en charge le football diversifié au sein de la Fédération. Dans le football de quartier, il n’y a pas que des voitures qui brûlent. J’ai rencontré des jeunes extraordinaires, qui avec un peu d’affection, vous rendent dix fois ce que vous leur donnez. Je n’ai pas peur de la nouvelle génération. Dans chaque homme, il y a quelque chose de bon. A nous de tirer le meilleur de chacun. Si quelqu’un sort de la ligne définie par Laurent Blanc, il s’écartera de lui-même.

« Etre dans les phases finales à tout prix »

Le maintien dans le staff tricolore d’Alain Boghossian, resté silencieux sur les incidents survenus en Afrique du Sud, surprend. Avez-vous discuté un peu avec lui du fiasco des Bleus lors de la Coupe du monde ?
On n’a pas parlé entre nous du passé. On a évoqué le futur fonctionnement de l’équipe. Lolo sera le manager et donnera les orientations. Jean-Louis Gasset s’occupera des entraînements et Alain avec lui… Je pense qu’il faut laisser un peu de temps pour comprendre les choses. Tout finit par se savoir un jour.

Comptez-vous sanctionner certains joueurs pour leur comportement ?
On n’a pas à sanctionner qui que ce soit. S’il doit y avoir sanction, elle viendra du Conseil fédéral. Quand Eric Cantona avait dérapé auprès d’Henri Michel, quand Nicolas Anelka a refusé la sélection à Jacques Santini, c’est le Conseil qui a sanctionné le joueur. Ce n’est pas notre rôle de le faire.

Laurent Blanc dit qu’il sera jugé sur ses résultats immédiats. Cela veut dire que vous misez sur l’Euro 2012 ou que vous comptez plutôt préparer la prochaine Coupe du monde (au Brésil, en 2014) ?
Vous ne pouvez pas faire l’impasse sur les compétitions. Quand Aimé Jacquet a repris l’équipe en 1994, il est allé voir les cadres pour voir ceux qui étaient prêts à repartir. Les jeunes, il les a greffés ensuite. Si on a été au bout en 1998, c’est parce qu’on a participé au championnat d’Europe en Angleterre, en 96. C’est là qu’on a vu ce qu’on devait améliorer. C’est là aussi qu’on s’est rendu compte qu’il nous manquait un cadre technique. C’est pour cela que Roger Lemerre nous a rejoints par la suite. Ce qu’il faut à tout prix, c’est être dans les phases finales même si celles-ci ne se passent pas forcément au mieux. Il n’y a que comme ça qu’on progresse.