Henry : « L’Espagne nous a donné une leçon de football »

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Thierry Henry, au-delà de la défaite, le jeu produit par l’équipe de France vous a-t-il déçu ?
Oui. Mais malheureusement, on savait à quoi s’attendre. En jouant au Barça, je suis bien placé pour savoir que cette équipe espagnole est redoutable. Et là, se retrouver de l’autre côté, à courir après la balle, c’était vraiment très dur. L’Espagne nous a donné une leçon de football. On a commis deux erreurs sur les buts, mais on ne peut pas dire que l’équipe d’Espagne ne méritait pas de gagner. Ils ont fait un match extraordinaire. C’est l’une des meilleures équipes au monde à l’heure actuelle. Ils ont fait un jeu de passes qui nous a privés de ballon. C’était vraiment difficile d’essayer d’intercepter la balle pour partir en contre. Ils ont vraiment bien joué.
Cela situe le fossé qui sépare encore l’équipe de France d’un prétendant au titre à la Coupe du monde...
On a joué contre un candidat à la victoire finale. Aux yeux de pas mal de monde, on n’est pas candidat à la victoire et je pense que ça s’est vu ce soir. On va travailler pour essayer de remonter à ce niveau là. Chez les joueurs espagnols, c'est plus que de la confiance. Ils ont déjà dans leur culture cette manière de jouer, mais ce (mercredi) soir, sur certains gestes, ils étaient intouchables, presque sur une autre planète. On avait envie de faire un gros match, mais sans se chercher d’excuse, ce n'était pas évident face à une telle équipe.
« J’étais à court de forme »
C’était aussi difficile car vous étiez à court de forme, vous et quelques autres…
Personnellement, j’étais à court de forme. Je pense que cela s’est vu. En manque de rythme total. Ça a été un gros handicap contre l’Espagne, surtout quand tu dois courir après la balle. Malgré tout, je reste confiant car j’aurais la chance de faire une grosse préparation avant la Coupe du monde. J’espère qu’elle pourra effacer tout ça.
Comment avez-vous pris les sifflets qui ont accompagné votre sortie ?
Comme tout le monde. Comme Nico (Anelka), comme Franck (Ribéry) quand ils sont sortis. Comme à chaque passe ratée, que ce soit avec Hugo (Lloris) qui rate une relance à la main, ou un autre… C’est comme d’habitude. Ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans une situation comme celle-là au Stade de France. Les gens avaient à cœur de nous voir bien jouer contre l’Espagne. Quand on ne joue pas bien, il faut s’attendre à être siffler. Je ne sais pas si c’est justifié, mais il faut faire avec, c’est comme ça.