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"Je n'ai jamais musclé mon jeu", avoue Robert Pirès

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Dans un entretien accordé à France Football, Robert Pirès est revenu sur le mythique "Muscle ton jeu!" qu'Aimé Jacquet lui avait asséné juste avant la Coupe du monde 1998. L'ancien milieu de terrain l'avoue, il n'en a jamais tenu compte durant sa carrière.

Devant un tableau gribouillé, feutre à la main, Aimé Jacquet fait la leçon. Devant lui, les joueurs offensifs qu'il a sélectionnés pour la Coupe du monde 1998. Pour chacun, le boss des Bleus a un message. Zidane, "petit bonhomme" Diomède, Dugarry, Guivarc'h, Djorkaeff,… tout le monde y passe. Robert Pirès aussi. Doigt pointé, Jacquet regarde celui qui joue alors au FC Metz et lui lance: "Muscle ton jeu! Muscle ton jeu Robert! Si tu ne muscles pas ton jeu, fais attention. Je t'assure, tu vas avoir des déconvenues parce que tu es trop gentil."

"Vingt ans après, les gens me la ressortent. Honnêtement, c'est un truc de dingue, admet Pirès dans une interview sur le sujet à France Football, pour fêter les 77 ans d'Aimé Jacquet. C'était surtout pour me mettre en garde sur ce qu'il risquait de m'arriver justement si je n'étais pas méchant, dans le bon sens du terme. Une mise en garde par rapport à ce que je pouvais faire et à ce que je pouvais apporter. En gros, c'était 'si tu continues comme ça, tu vas droit dans un mur'."

"Je n'ai jamais changé ma façon de jouer"

"Le message était simple, clair, précis. En fait, Aimé avait établi une hiérarchie. Il avait son équipe-type, avec ses remplaçants. Et par rapport à nous, les remplaçants, il souhaitait qu'on soit concernés pour qu'il puisse faire appel à l'un de nous à n'importe quel moment, dans n'importe quel match."

Pirès, qui n'a "pas du tout" mal pris cette remarque dont on lui a encore parlé "il y a deux semaines à Londres", a-t-il appliqué les conseils de Jacquet? "Franchement, non, avoue-t-il. Je n'ai jamais changé ma nature et ma façon de jouer. Et, au final, je n'ai jamais musclé mon jeu! Je n'ai pas voulu aller contre-nature et ce n'était pas dans mon ADN d'être 'méchant' ou de changer quoique ce soit dans ma façon de jouer. Et même en partant par la suite pour l'Angleterre."

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Alexandre Alain Journaliste RMC Sport