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Jodar : « Domenech est quelqu’un d’intelligent »

Ancien coéquipier de Raymond Domenech à Lyon et à Strasbourg, Jean-François Jodar évoque la situation délicate dans laquelle se trouve le sélectionneur des Bleus. Pour lui, malgré les résultats, les compétences de Raymond Domenech ne sont pas à remettre en cause.

Jean-François Jodar, vous êtes un proche de Raymond Domenech. Vous trouvez qu’il a changé ces derniers mois ?
Changé non. On ne change pas fondamentalement. Il a quand même un peu modifié sa communication par rapport à ce qu’il faisait au début. Raymond, il communique toujours au 2 voire au 3e degré. Moi, j’ai l’habitude, je sais ce qu’il recherche mais cela peut être difficile parfois à comprendre pour certaines personnes.

Qu’est-ce qu’il recherche exactement ?
Il aime bien discuter, connaître le fond de la pensée des gens. Quand je discutais avec lui, parfois, il disait le contraire de sa pensée pour savoir comment vous alliez argumenter, qu’est-ce que vous pouviez lui apporter… La seule chose que je peux dire, malgré tout ce que j’ai pu entendre dire, c’est que c’est quelqu’un d’intelligent, ça c’est sûr. C’est quelqu’un qui a des compétences sur le terrain.

Les premiers responsables de la situation dans laquelle se retrouve l'équipe de France selon vous, ce sont les dirigeants du football français ? Les joueurs ? Le sélectionneur ?
Non, je pense que tout le monde a sa part de responsabilités. Après, vous savez très bien que ce sont les joueurs qui jouent sur le terrain. Un sélectionneur a trois jours pour mettre en place et fédérer son groupe. L’ambiance à Clairefontaine est bonne. Quand vous avez 23 joueurs ou 18 joueurs, vous en avez onze qui sont contents parce qu’ils sont titulaires et les autres qui ne sont pas satisfaits. Je lisais un article dans lequel Florent Malouda se disait surpris de ne pas être sur la feuille de match. Bah oui… Il est surpris mais il n’est pas le seul. Tout le monde ne peut pas être présent sur la feuille de match.

Oui mais la méthode peut surprendre. Comme certains choix tactiques, à l’image de Nicolas Anelka qui évolue au poste d’ailier droit…
On dit toujours que l’on ne doit pas faire évoluer les joueurs à des postes qui ne sont pas les leurs dans leurs clubs. En règle générale, c’est vrai. Mais à l’heure actuelle, Malouda joue à gauche à Chelsea, Henry joue à gauche à Barcelone, Ribéry veut jouer à gauche, Benzema penche un peu plus sur la gauche… mais à droite, qui joue en club en très haut niveau ?… on se rend compte qu’il n’y a pas grand-chose.

Qu’est-ce qui vous inquiète le plus aujourd’hui dans cette équipe de France ?
J’entends beaucoup parler de notre animation offensive mais je pense que notre problème, par rapport à 1998, se situe au niveau de la qualité de notre défense. La maison bleue n’est pas vraiment solide. On n’a pas renouvelé les postes d’arrières centraux. Personne ne s’impose. Vous savez, j’évite de l’embêter sur le sujet avec ça quand je le vois. Mais moi, si je suis entraîneur, je mets qui… On se rend compte qu’il y a plein de choix possibles. Et on le sait, plus il y a de monde qui vous passe par la tête et moins il y a de joueurs qui s’imposent.

La rédaction - Luis Attaque