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La FFF au bord de l’implosion

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Les dernières révélations de Mediapart (voir par ailleurs) ont grandement déstabilisé la fédération française de football. Entre la suspension de François Blaquart, l’effarement d’Erick Mombaerts et les excuses de Laurent Blanc, retour sur une journée qui laissera des traces.

Du démenti aux excuses, le fossé est vaste. Il n’a pourtant fallu que vingt-quatre heures à Laurent Blanc pour le franchir. « Comment voulez-vous qu'on puisse émettre l'idée de quotas ? C'est vraiment n'importe quoi ! », s’emportait-il vendredi en conférence de presse. Après les toutes dernières révélations de Mediapart (voir par ailleurs), il admet ce samedi que « certains termes employés au cours d'une réunion de travail, sur un sujet sensible et à bâtons rompus, [peuvent] prêter à équivoque, sortis de leur contexte ». Et d’ajouter : « Si, pour ce qui me concerne, j'ai heurté certaines sensibilités, je m'en excuse ».

S’il est atténué par ses explications (voir par ailleurs), le ‘mea culpa’ du sélectionneur n’en est pas moins révélateur de la tournure qu’est en train de prendre cette affaire des « quotas ». Un sujet hautement sensible, au sein d’une institution qui l’est tout autant, un an après Knysna. La preuve, c’est qu’il n’a fallu qu’une poignée d’heure pour que le DTN, François Blaquart, soit suspendu de ses fonctions par le ministère des Sports et la Fédération française de football. « C’est aussi pour le protéger, assure Chantal Jouanno. Les propos qui sont mentionnés par Mediapart sont quand même assez graves. Il est préférable temporairement de le suspendre de ses fonctions et on verra si les faits allégués sont vrais ou non. » Le DTN ne les a en tout cas pas démentis (voir par ailleurs)…

Mombaerts : « Le pire, c’est d’être affublé de cette étiquette de raciste »

Lui aussi mis en cause par Mediapart, Erick Mombaerts a pour sa part choisi l’offensive. Non seulement le sélectionneur de l’équipe de France Espoirs reconnaît les propos qui lui sont prêtés, mais il assure qu’ils n’ont rien de répréhensible. « On a l’impression de vivre le phénomène Outreau, estime-t-il. [Mediapart] a balancé un truc terrible et maintenant il faut le replacer dans son contexte. Il n’y a pas de mal, car il n’a jamais été question de mettre en place des quotas raciaux. Le pire, c’est d’être affublé de cette étiquette de raciste. »

Opposé à toute idée de quota lors de cette réunion dont Mediapart diffuse le contenu, Francis Smerecki (entraîneur des -20 ans) refuse quant-à-lui d’endosser le costume de ‘héros’. « J'ai donné mon avis sur le sujet lors de cette réunion mais j'appartiens à la Fédération et la DTN et ça s'arrête là. Lorsqu'il y a des discussions, on doit donner son avis, ce que j'ai fait. Aujourd'hui je n’ai rien d'autre à dire. »

A l’image de Fernand Duchaussoy, qui n’avait toujours pas lu le document de Mediapart samedi soir (!), la FFF semble pour l’instant dépassée pour cette nouvelle affaire. Et en attendant les conclusions de son enquête interne, menée avec le Ministère des sports, les réactions fusent. Il y a ceux qui « ne comprennent pas » et ceux qui soutiennent les membres de la DTN, notamment Laurent Blanc. Pour l’instant, la question d’un départ du sélectionneur est encore loin. Mais certains fossés sont parfois moins larges que prévus.