Landreau, le gardien du temple

Mickaël Landreau - -
C’est une rentrée qu’il n’aurait ratée pour rien au monde. A la manière d’un jeune écolier trop excité de découvrir sa nouvelle classe, Mickaël Landreau est arrivé le premier, ce lundi matin à 10h45 à Clairefontaine malgré sa fin de match tardive, dimanche avec Lille face au PSG (1-2). A la différence près que le gardien lillois n’avait pas forcément prévu de recevoir une nouvelle convocation, cinq ans après la dernière de ses 11 sélections (2-2 face au Maroc, le 16 novembre 2007) et quatre ans après sa dernière apparition dans le groupe. Mais depuis la nomination de Didier Deschamps à la place de Laurent Blanc, les choses ont changé et les Bleus ont (encore) un blason à redorer. Son expérience (33 ans), son esprit irréprochable et sa régularité au haut niveau ont convaincu « DD » de lui faire confiance. En l’érigeant comme un symbole d’une équipe en reconquête des cœurs…
« Certaines choses me laissaient présager une possibilité d’être sélectionné, avoue l’ancien Nantais. Déjà le fait de réapparaître sur les pré-convocations, mais aussi à travers le discours de Didier Deschamps. Je sentais que ça pouvait correspondre. » Il lui a tout de même fallu attendre l’annonce des joueurs retenus mercredi dernier pour que son pressentiment se réalise. « L’équipe de France n’a jamais été quelque chose de facile, j’ai aussi espéré à certains moments, rappelle-t-il avec nostalgie. Avec l’âge, on prend du recul et on se demande si ça va aller jusqu’au bout et dans ce cas, oui,,c’est allé jusqu’au bout. » Chat échaudé craint l’eau froide… De ses non-sélections annoncées au dernier moment pour l’Euro 2008 et la Coupe du monde 2010, Mickaël Landreau a appris la méfiance… et la dérision. « Être quatrième gardien en 2010, ce n’est pas rien ! »
« Pendant quatre ans, tout le monde est parti à la dérive »
Oubliées les déceptions, l’ancien gardien du PSG entend profiter de son rôle de n°3 derrière Hugo Lloris et Steve Mandanda lors de ce rassemblement pour les matches en Finlande, vendredi, puis face à la Biélorussie mardi prochain pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Et de profiter de Clairefontaine qu’il connait si bien… « Je me souviens du premier voyage, à la gare du Mans, je devais appeler ma mère parce que j’avais 14 ans, et il fallait la rappeler à Montparnasse, se marre-t-il. J’ai dû dire : « On arrête là ! » (rires) C’est un beau moment. »
Nostalgique, Landreau n’arrive pas pour autant en père moralisateur au sein d’un groupe où il connait de nombreux joueurs, « sauf les nouveaux ». « Pendant quatre ans, tout le monde est parti dans la dérive en se servant d’évènements médiatiques pour faire du politiquement correct, s’agace-t-il. C’est lorsqu’on est à l’intérieur qu’on peut savoir quelle direction on prend. C’est toujours plus facile de parler quand on ne vit pas les choses. » Cette fois, il les vivra de l’intérieur.
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Deschamps : « Landreau est un leader »|||
En conférence de presse ce lundi, Didier Deschamps a évoqué l’importance de l’expérience de Mickael Landreau. « Dans la vie de groupe, il y a des personnalités et des caractères. Certains joueurs sont capables d’intervenir, d’autres moins. Il a une légitimité et une crédibilité qui est naturelle, analyse-t-il. Je ne vais pas lui demander un rôle exceptionnel. Il est leader dans les clubs où il est passé. Ce n’est pas parce qu’il va peu ou pas jouer qu’il doit changer sa manière de voir les choses. Dans ma notion de construire un groupe et un état d’esprit, il faut avoir des joueurs sur lesquels il n’y a pas le moindre souci par rapport à leur état d’esprit. »