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Le foot français clame l’union sacrée

Fernand Duchaussoy (g) et Frédéric Thiriez (d) ont joué une partition à quatre mains ce jeudi lors des Etats Généraux

Fernand Duchaussoy (g) et Frédéric Thiriez (d) ont joué une partition à quatre mains ce jeudi lors des Etats Généraux - -

Après un été mouvementé, marqué par les rivalités entre les mondes pro et amateur, les dirigeants du foot français ont joué la carte de l’apaisement, jeudi lors du lancement des Etats Généraux à Paris. Fortement encouragés par la secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade…

Finies les bisbilles entre pros et amateurs, place aux embrassades ! A voir et entendre les têtes pensantes du football hexagonal, réunies en grande pompe à Vincennes, ce jeudi à l’occasion du lancement des Etats Généraux du football français, l’heure est au rassemblement, à l’avenir écrit à quatre mains.
Quatre mois après le fiasco de l’équipe de France au Mondial, entrecoupés de passe d’armes entre les pros de la Ligue et les amateurs de la Fédération, l’INSEP a été le théâtre du grand rabibochage. A 9h30, Frédéric Thiriez, patron de la LFP, et Fernand Duchaussoy, son homologue de la FFF, se serrent la main et prennent la pose devant les photographes. « Vous voyez, nous sommes unis ! » Une phrase lâchée par l’avocat à la moustache, qui sonne comme le premier symbole de ces Etats Généraux, placés sous le signe du retour au calme après un été mouvementé.
Devant un parterre de cent-cinquante personnalités du monde du football, la secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade enfonce le clou en insistant sur la nécessité de jouer groupé. « Les Etats Généraux sont un défi historique, dans ce cadre là, rien ne justifie d’opposer la professionnalisation et l’amateurisme. » Yade, poisson pilote du Chef de l’Etat, qui avait voulu la tenue de ces Etats Généraux dans la foulée de l’élimination humiliante des Bleus en Afrique du Sud, en a profité pour placer la LFP devant ses responsabilités, notamment pour diversifier ses sources de revenus. « Le foot pro découvre qu’il a des moyens insuffisants. Vous avez tous relevé les 180 M€ de déficit des clubs professionnels lors de la saison dernière. Ces chiffres sont vertigineux. Le premier défi, celui de la gouvernance, concerne aussi bien la LFP et la LFA (Ligue de football amateur). »

Frédéric Thiriez envoyé dans les cordes par Rama Yade

Envoyé dans les cordes par la ministre, le président de la Ligue a dans un premier temps repris le thème du destin commun entre pros et amateurs, pas de deux entamé un peu plus tôt avec le président Duchaussoy devant les caméras. « Personne n’a le monopole de la compétence, personne n’a le monopole du cœur. Pros et amateurs ne peuvent vivre l’un sans l’autre. » Avant de prêter serment pour une refonte de management de la Ligue : « Madame la Ministre, la Ligue ne fera pas l’économie d’une réflexion sur sa propre gouvernance, je m’y engage. »
La séance plénière d’ouverture des Etats Généraux s’est terminée vers 10h45. Les participants ont rejoint les trois ateliers (modernisation des structures du football ; compétitivité économique, financement et solidarité du football ; rôle social et citoyen du football). Avec à l’esprit, le mot de la fin du discours de Rama Yade : « Ce n’est pas un aboutissement mais le début d’un processus. » Fin de ce grand raout du football français ce vendredi 13 heures.

Louis Chenaille (avec S.O. à l'INSEP)