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Le test majeur

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L'équipe de France entame sa ligne droite vers l'Euro par un déplacement délicat à Brême où elle affronte ce soir l’Allemagne (20h45). Un défi de taille pour les joueurs de Laurent Blanc, dont Hugo Lloris sera le capitaine.

Comme un Euro, le 29 février, c’est seulement tous les quatre ans. Alors autant profiter pleinement de ce rendez-vous face à l’Allemagne, première étape des Bleus en 2012 sur le chemin de Donetsk. En débarquant à Brême, joueurs, staff et observateurs avaient déjà le regard braqué vers le sud-est ukrainien et l’Euro, seul objectif de Laurent Blanc. Que sa belle série d’invincibilité de 17 matches prenne fin à Brême, et il n’en fera pas un drame. Parce que l’Allemagne est un des favoris de l’Euro, d’abord. Un statut encore trop large pour les Bleus. Ensuite, parce que ce test vient un peu tôt à quatre mois de l’Euro et un peu tard depuis le dernier rassemblement des Bleus, à la mi-novembre 2011.

Hier, on a quand même senti que l’aventure démarrait vraiment avec l’adoubement de Hugo Lloris capitaine de France. « Hugo est quelqu’un qui me donne le plus de garanties. C’est lui qui portera le brassard », a annoncé Laurent Blanc. Le gardien lyonnais tenait déjà ce rôle depuis cinq matches (plus un autre match en 2010) et, sauf accident, le sera aussi à l’Euro. Voilà un premier voile levé sur l’achèvement du puzzle bleu avant le grand départ pour l’Europe de l’Est.

Blanc : « L’Allemagne a plus de garanties »

L’association de Philippe Mexès, absent depuis mars 2011, avec Adil Rami en charnière centrale, devrait elle aussi être pérenne jusqu’à l’Euro. « Mais ce n’est pas défensivement qu’on a le plus gros problème », a souligné Blanc avec raison. Plutôt radin en spectacle et en buts, l’attaque tricolore sera cette fois menée par Olivier Giroud, qui profite des absences de Benzema et Rémy pour trouver sa place dans le onze de départ. «Pour arriver au niveau international, il doit encore passer un palier. Et pour ça, il faut qu’il joue », a expliqué le sélectionneur.

Une première titularisation délicate, face à un adversaire redevenu redoutable. « C’est un match de prestige mais il faut être réaliste, l’Allemagne a plus de sûreté et de garanties que nous », a posé Laurent Blanc. C’est dit sans fausse modestie, puisque c’est totalement vrai. Invaincue lors des éliminatoires, la Nationalmannschaft fait partie des deux ou trois rivaux sérieux de l’Espagne pour le titre continental. Pas la France. Pas encore, en tout cas, même avec un Ribéry virevoltant, comme ce week-end en championnat avec un doublé. « Il est très performant avec son club mais tarde à l'être avec l'équipe de France », a, comme tout le monde, remarqué Laurent Blanc. L’occasion est belle, dans un pays où il est adulé, de se libérer enfin. Mais l’aventure, de toute façon, ne fait que commencer.

Silvère Beau