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Les Bleus évitent la crise

"Scarface" a fait le boulot samedi en Roumanie, en débloquant le compteur buts des Bleus et leur permettant de revenir à 2-1 avant la pause.

"Scarface" a fait le boulot samedi en Roumanie, en débloquant le compteur buts des Bleus et leur permettant de revenir à 2-1 avant la pause. - -

La France est revenu de l‘enfer face à la Roumanie pour arracher un point du match nul (2-2) et peut-être sauver la tête de Raymond Domenech.

Dans le stade de Constanta, tout avait des allures de traquenard. La pelouse, pleine de trous et propice aux faux rebonds, un stade hostile aux Bleus, un couloir des vestiaires étroit jusqu’à l’angoisse, des soigneurs qui rentrent quand ils veulent sur la pelouse, un Patrick Vieira blessé à l’échauffement. Tous les éléments du décor de ce scénario catastrophe étaient là. On le savait. La France entrait en terrain miné. Le déroulement de la rencontre aussi a été des plus terribles. 17 minutes de jeu et déjà deux à zéro pour les Roumains. La France s’est échinée pour remonter cet écart et sortir d’un jeu complètement indigent alors des 30 premières minutes du match. Complètement au fond du trou, l’équipe de France a su se relever et sortir de cette situation.

Une première mi-temps catastrophique

Les Bleus sont une machine très lourde, un gros diesel. Les joueurs de Raymond Domenech ont alterné le très mauvais et le bon pendant la rencontre. Le très mauvais c’est cette première demi-heure où toute l’équipe de France jouait dans le vague. Derrière, c’était le joyeux bazar. Abidal ne trouvait pas sa place au centre gauche, Boumsong devait contenir la folie de Mutu. Bref, rien n’allait dans cette énième nouvelle association défensive. Et tout partait à vau l’eau dès la 7e minute lorsqu’Evra n’était pas au marquage de son attaquant. Petre en a profité pour ouvrir la marque. Comme s’il était besoin d’en rajouter, les Bleus ont encore une fois démontré leur faiblesse sur les coups de pieds arrêtés. C’était à la 17e minute lorsque Goian est venu, tranquillement, catapulter une tête dans les cages d’un Mandanda scotché sur sa ligne. 2-0 et des doutes à la pelle pour une formation tricolore d’une incroyable faiblesse à ce moment. Devant pas grand-chose. Pas de rébellion en vue.

Gourcuff – Ribéry : duo en or

Comme ce fut le cas l’an passé c’est Franck Ribéry qui a réveillé la France. Le lutin du Bayern Munich a mis tout son pep’s à redresser son équipe. Accélérations, courses profondes, l’ancien Marseillais s’est escrimé à déstabiliser une équipe roumaine bien regroupée. Dans sa solitude il a trouvé un bel allié en la personne de Yohan Gourcuff. Le Bordelais héritait d’une passe dans la profondeur de Ribéry pour la première occasion dangereuse française et un tir dans le petit filet de Lobont. Le Munichois est récompensé de ses efforts sur une passe de son compère à la 37e minute. Il fusille Lobont pour réduire la marque et redonner un peu d’espoir aux joueurs français. C’est le sursaut d’orgueil dont l’équipe de France avait besoin. En deuxième mi-temps, les Français ont enfin marché sur les Roumains. Ils ont gagné les duels, ils les ont usés. Benzema de la tête, Henry et Gourcuff l’un après l’autre, tous sont tombés sur un très bon Bogdan Lobont. Il a fallu un éclair, une inspiration de génie de Gourcuff pour sauver la France. Face à Lorient, Laurent Blanc avait demandé à ses joueurs de tirer de loin. L’ex-Milanais s’est souvenu du conseil du président et a allumé une fusée magistrale des 30 mètres qui a explosé la transversale roumaine pour terminer au fond des filets. 2-2 et un grand ouf de soulagement. La suite est un solo français mal récompensé sur une frappe trop croisée de Ribéry à la 81e. Dans le traquenard de Constanta, dans le piège roumain, l’équipe de France a vu le filet se refermer sur elle. Heureusement, elle a réussi à réaliser ce petit exploit pour continuer à espérer en une qualification d’autant que les autres résultats du groupe sont favorables aux Français. Avec 4 points, les Bleus ne sont qu’à deux points des Serbes et des Autrichiens, premiers. 4 points en trois rencontres pas terrible mais sera-ce suffisant pour conserver Raymond Domenech à la tête du onze tricolore?

Quel destin pour Domenech?

Autant le dire tout de suite, Domenech n’a pas retenu les leçons de coaching de l’Autriche. Mise à part l’entrée de Benzema après le but de Ribéry, le sélectionneur n’a rien fait sur son banc. Il a attendu la 89e minute pour apporter du sang-neuf. Ce match nul arraché de haute lutte vaut par le retour des Bleus. Avoir prouvé leur force mentale et leur capacité à dominer un match comme ils l’ont fait en seconde période, joue en faveur de Domenech. En revanche ses innombrables expériences en défense commencent à coûter cher. Abidal n’a jamais été bon à ce poste de central droit, Boumsong est titulaire alors qu’il n’était même du voyage au départ et le Lyonnais a loupé complètement sa première mi-temps. Evra n’a pas été mieux. Il est largement fautif sur le premier but roumain. Mais le résultat de ce soir n’est ni mauvais ni bon et le contenu de la seconde période plaide en faveur de Domenech. Avoir tutoyé l’enfer mais s’en être sorti sauvera-t-il le sélectionneur ? Réponse mercredi.

Morgan Maury