Les Bleus face au test espagnol

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L’Espagne, championne d’Europe en titre, débarque en France toute auréolée de ses stars, de sa redoutable efficacité et de la flamboyance de son jeu. Les chiffres de sa domination sont implacables. En trois ans, les partenaires de Carles Puyol ont disputé 44 matches. Ils en ont gagné 40 pour trois nuls et une seule petite défaite en demi-finale de la Coupe des Confédérations 2009 face aux Etats-Unis (0-2). « Notre force, c’est le groupe », affirme pour sa part Fernando Torres, l’attaquant star de Liverpool, de retour de blessure.
Depuis son succès à l’Euro 2008, la Roja marche sur l’eau. Et engloutit tout sur son passage. La qualification pour le Mondial sud-africain ? Une promenade de santé pour les hommes de Vicente De Bosque, vainqueurs de leurs dix matches éliminatoires. Une première dans l’histoire moderne de la phase préliminaire de la Coupe du monde. Autre record retentissant, en 2009, les Ibères égalent le nombre de matches sans défaite du Brésil (35) et effacent des tablettes la série de victoires consécutives (15) détenu autrefois par le grand rival auriverde.
Au-delà des chiffres, l’Espagne s’est construit une véritable identité de jeu autour des deux moteurs du Barça, Xavi et Iniesta. Elle possède, avec Iker Casillas, l’un des meilleurs gardiens du monde. Et, malgré l’incertitude planant autour de Fernando Torres, convalescent après son opération du genou, elle dispose d’éléments offensifs (David Silva, David Villa, Alvaro Negredo, Jesus Navas) de tout premier plan.
La prudence est de rigueur
Aujourd’hui, la Roja fait partie des grands favoris de la prochaine Coupe du monde. C’est ce qu’affirme en tout cas Raymond Domenech dont les Bleus passent justement au révélateur espagnol demain soir (21h), au Stade de France. Un vrai test que Vicente Del Bosque refuse de prendre à la légère. « Nous allons affronter une équipe très puissante, souligne-t-il. Dotée d’une bonne organisation de jeu. Une équipe qui ne méritait pas, au vu de ses matches, de souffrir autant en éliminatoires. »
Le discours se veut prudent. L’ancien entraîneur du Real Madrid et ses joueurs craignent les Bleus. Si l’Espagne a bien remporté le dernier acte, le 6 février 2008 à Malaga, (1-0), elle n’a plus battu les Bleus sur le sol tricolore depuis 1968. Et le souvenir du 8e de finale de Coupe du monde 2006 perdu (1-3) face à Zidane et ses équipiers est encore dans toutes les mémoires espagnoles.
Le choc de demain aura donc valeur de test pour un groupe « relativement ressemblant » (dixit Del Bosque) à celui qui prendra l’avion pour l’Afrique du Sud. « Nous avons hâte d’affronter les Français », assure Fernando Torres. Preuve que l’ogre ne viendra pas en touriste.