Les Bleus font grincer quelques dents

Benzema, l'un des rares Bleus à se rendre disponible. - -
Ils avaient évoqué la possibilité d’une présentation en grandes pompes au balcon du théâtre de la ville, en plein cœur de Ribeirao Preto. L’initiative a finalement été abandonnée par la FFF. L’équipe de France s’est contentée de prendre rapidement la direction de son hôtel dès son arrivée sur le sol brésilien. Préparée à accueillir l’équipe de France depuis plusieurs mois, la mairie ronge aujourd’hui son frein. Il y a bien eu deux entraînements ouverts au public depuis le début de la compétition, mais les habitants de Ribeirao Preto en veulent un peu plus. « La ville s’est bien préparée pour les accueillir, note Yvo, brésilien francophone. Quand la première fois les joueurs sont arrivés, ils n’ont pas dit bonjour. Les Brésiliens s’attendaient à un retour. C’est quelque chose de brésilien. »
D’ailleurs, dans leur hôtel, les Bleus sont décrits comme « gentils, sympathiques et souriants ». Denise est brésilienne et bénévole à l’Alliance Française. Cette francophone qui a passé plusieurs années dans l'Hexagone observe de près les comportements des Français. « Les Brésiliens sont très accueillants. Pour eux, les Français sont peut-être un peu froids, un peu éloignés du peuple. Nous sommes peut-être habitués à être plus proches. On s’embrasse, on se fait la bise, on se touche facilement. On ne vouvoie personne. C’est différent des Européens et des Français. » Pas question donc d’en vouloir aux Français. Simplement une différence culturelle notable parfois mal perçue des deux parties.
Deschamps : « Je ne pense pas qu’on soit isolé »
Et quand Didier Deschamps est questionné sur le sujet en conférence de presse, la fracture culturelle se fait encore plus sentir. « On a le contact avec les gens d’ici, note le sélectionneur. On a fait deux entraînements ouverts. Je ne pense pas qu’on soit isolé. On a parfois besoin de tranquillité, mais on reste en contact avec les enfants, les plus grands et toutes les personnes qui souhaitent venir nous voir. » Yvo enchaîne : « Je connais la manière de vivre culturelle de chacun. C’est différent. Ce n’est pas parce qu’ils ont la grosse tête. Mais étant là, je pense que vous pourriez faire ce petit effort de dire bonjour. » D’autant que d’autres sélections comme les Allemandes ou les Néerlandais ont été aperçues avec les locaux sur la plage ou jouant avec des enfants.
Pour tenter d’approcher un joueur ou même d’obtenir un autographe ou une photo, les possibilités sont très limitées. D’abord parce que les Bleus ne sortent de leur hôtel que pour se rendre aux conférences de presse et aux entraînements. Ensuite parce qu’une fois dehors, ils ne s’arrêtent pas toujours pour répondre aux sollicitations. Une exception notable, Karim Benzema qui, une fois de plus, a pris 5 minutes à l’issue de sa conférence de presse pour ‘’récompenser’’ les curieux brésiliens qui l’attendaient lundi. De quoi valoir les honneurs de la presse locale qui saluait mardi matin son charisme. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si, à la demande de Didier Deschamps, Bakary Sagna et Moussa Sissoko sont allés signer quelques autographes à l’issue de l’entraînement de lundi. Et si le rapprochement culturel avait (enfin) lieu ?