Les Bleus méritaient mieux

Loïc Rémy et Karim Benzema - -
Laurent Blanc a certainement ressenti pas mal d’émotion au moment des hymnes. Lui, l’enfant de la butte de la Paillade, revenu dans sa ville d’adoption à la tête de l’équipe de France. Devant ses proches et sa famille, les Bleus lui ont fait honneur au terme d’une prestation plutôt séduisante face au Chili (1-1). Dans la douceur héraultaise, les partenaires de Karim Benzema, décidément en grande forme, ont offert un spectacle plutôt agréable aux spectateurs enthousiastes de la Mosson. Malgré ce nul, l’attaquant du Real Madrid, qui retrouvera dimanche le Barça en Supercoupe d’Espagne, a été dans tous les bons coups.
Puissant, disponible, inspiré, l’avant-centre des Bleus, remplacé à la 65e par Kevin Gameiro (auteur d'un but injustement refusé pour hors-jeu), a prouvé que ses huit buts en sept matches de préparation avec son club étaient loin d’être un hasard. Avec un peu plus de réussite, il aurait d’ailleurs pu faire trembler les filets. Dans son sillage, Loïc Rémy a confirmé son bon début de saison avec l’OM. C’est d’ailleurs de ces deux-là qu’a jailli la première étincelle de la rencontre. Bien lancé par Samir Nasri, titulaire malgré une douleur musculaire, Benzema a déposé un caviar sur la tête de Rémy (1-0, 20e). L’attaquant marseillais ne s’est pas fait prier pour inscrire son deuxième but en sélection. Les Bleus se sont ensuite montrés assez sereins. Mais incapables de se mettre à l’abri, ils se sont fait rejoindre sur une frappe enroulée sous la barre de Nicolas Cordova (1-1, 77e).
Martin une nouvelle fois convaincant
Au-delà du score, Blanc, peu adepte des matches au mois d’août, attendait des certitudes avant un double déplacement décisif en Albanie (le 2 septembre) et en Roumanie (le 6) lors des éliminatoires de l’Euro 2012. Notamment au niveau de sa défense. Avec une arrière-garde inédite, les Français ont quelque peu souffert face à la technique en mouvement des Chiliens. Jorge Luis Valdivia, le meneur de jeu de Palmeiras, s’est d’ailleurs offert un festival dans l’entrejeu. La paire Kaboul-Abidal a tenu la baraque malgré un manque d’automatismes criant. Bacary Sagna a semblé emprunté dans son couloir tandis que Gaël Clichy s’est montré parfois fébrile. De quoi se faire quelques frayeurs, à l’image de cette frappe sur le poteau du remuant Cordova (75e).
Inquiétant mais pas catastrophique pour une reprise. Surtout que certains joueurs n’avaient pas encore une minute de match officiel dans les jambes. Face à la onzième nation mondiale, privée de plusieurs éléments offensifs, les Bleus ont eu le mérite de porter leur série d’invincibilité à onze matches. Bon pour la confiance. Sous les yeux de Michel Platini, les coéquipiers de Marvin Martin, titulaire et une nouvelle fois convaincant au milieu, ont répondu présents face aux récents quarts de finaliste de la Copa America. S’ils affichent le même visage en Europe de l’Est à la rentrée, ils devraient pouvoir composter leur billet pour l’Euro 2012. A condition de resserrer un peu les rangs derrière.