Les Bleus ne s'emballent pas

Hugo Lloris et Philippe Mexès - -
Les joueurs de l’équipe de France ne se sont pas fait endormir par les louanges décernées par Joachim Löw, le sélectionneur de la Nationalmannschaft, après le succès tricolore en Allemagne. « La France fera partie des favoris à l’Euro. » A entendre les réactions des coéquipiers d’Hugo Lloris à la sortie du Weser Stadion, le compliment n’a visiblement pas été traduit de la langue de Goethe à celle de Molière. « Cette victoire est importante pour la confiance collective, mais il ne faut pas s’enflammer », a plutôt relativisé, avec sa réserve habituelle, le portier de l’OL et capitaine des Bleus. « On a franchi un cap, reprend le Rennais Yann M’Vila, mais ce n’est pas parce qu’on a gagné contre l’Allemagne qu’on va se dire qu’on va gagner l’Euro. »
Même son de cloche de la part de Florent Malouda (Chelsea), auteur du second but tricolore, et qui pourrait légitimement « perdre un peu pied » après avoir connu la Bérézina il y a deux ans en Afrique du Sud. « Au vu des dernières compétitions, notre objectif reste de passer le 1er tour. » Le joueur de City, Samir Nasri, a parfaitement résumé l’état d’esprit de cette équipe de France. « Il ne faut pas aller trop vite dans les conclusions. Quand c’est mauvais, on nous enterre, quand on gagne, on est la meilleure équipe du monde... Ça ne change rien par rapport à l’Euro, on sait juste qu’on est capable d’élever notre niveau de jeu. »
Malouda : « Ce match doit devenir notre standard »
Et c’est bien là l’une des principales leçons tirées de cette balade outre-Rhin. Face aux « gros », on se souvient de la bonne sortie des Bleus à Wembley face à l’Angleterre (2-1), au début de l’ère Blanc. Mais après ce « sorry good game » infligé aux boys de Capello, en novembre 2010, les joueurs de Laurent Blanc avaient multiplié les prestations ternes lors des matches comptant pour les éliminatoires de l’Euro. Alors ? « Ce sont des matches amicaux, certes, mais ce sont des matches de prestige, note quand même Laurent Blanc. Battre l’Allemagne chez elle dans une carrière de joueurs, ça compte. » Et ça ne peut que conforter la France, invaincue depuis dix-huit matches -soit sa meilleure série depuis 2005- sur la voie de la reconstruction. A condition « que ça devienne notre standard. » A défaut d’être devenue une des favorites de l’Euro, l’équipe de France a au moins trouvé son match référence.