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"Tout le monde dénonce le système": pourquoi Oughourlian veut renverser Labrune et "changer la gouvernance" à la LFP

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Invité de l’After Foot, ce lundi sur RMC, Joseph Oughourlian a expliqué la fronde lancée contre la Ligue de football professionnel et son président Vincent Labrune. Le président du RC Lens, qui a déclenché les hostilités avec Frank McCourt, le patron de l’OM, assure être soutenu par ses paires en coulisses.

Une sortie incendiaire pour lancer une fronde collective. Joseph Oughourlian s’est exprimé vendredi dernier dans Le Figaro pour appeler à renverser la Ligue de football professionnel et son président Vincent Labrune. Dans une prise de parole conjointe avec le patron de l’OM Frank McCourt, le président du RC Lens a fustigé les mauvais résultats de la LFP, qui ont entraîné une baisse vertigineuse des revenus des clubs français ces dernières années. En appelant à un changement de gouvernance, alors que se profile ce mercredi l’élection de trois nouveaux membres du conseil d’administration de la LFP.

Invité de l’After Foot, ce lundi sur RMC, le propriétaire des Sang et Or a justifié son action, en assurant avoir le soutien de ses pairs en coulisses, même si la plupart se gardent pour l'instant de critiquer publiquement Vincent Labrune. "Je n’ai pas vu beaucoup de clubs qui l’ont défendu ces jours-ci. Par rapport à ce que j’avais vu dans le passé, il n’y a pas beaucoup de présidents qui sont sortis de leur tranchée", a fait remarquer Joseph Oughourlian.

"Il va bien falloir qu’on prenne le taureau par les cornes"

"Je pense qu’il y a beaucoup de présidents de clubs - et je les comprends quelque part, qui, soit parce qu’ils ne sont pas actionnaires ou présidents-propriétaires, soit parce qu’ils ne se sentent pas de prendre la parole dans les médias sur ce type de sujets, n’ont pas envie de s’exprimer. Mais ils n’en pensent pas moins. Si je reçois des messages de soutien? Bien sûr, bien sûr."

"Depuis un certain temps, les messages et les soutiens viennent de l’extérieur de la Ligue", a précisé le boss du club lensois. "Nous les présidents, on doit se regarder un peu dans le miroir et se dire: ‘Soit on a raison et tout le monde s’est trompé, soit ils ont peut-être raison tous nos supporters, les hommes politiques, le législateur…' Tout le monde dénonce le système, personne n’est content avec ce qui se passe. Il va bien falloir qu’on prenne le taureau par les cornes. (...) Ce n'est pas une question de vendetta personnelle vis-à-vis de Vincent Labrune. Son départ n'est pas le but de toute notre stratégie. Notre stratégie est centrée sur une amélioration de la gouvernance et des instances."

"Qu’on laisse vivre la chaîne Ligue 1+"

Pour améliorer la situation, l’homme d’affaires de 53 ans a détaillé certaines de ses idées: "J’ai quelques objectifs. Le premier, c’est qu’on laisse vivre la chaîne Ligue 1+. Il n’y pas d’autre solution. Je vois bien qui doit avoir intérêt à la tuer la chaîne… en tout cas, pas les clubs. Il y a des intérêts économiques en jeu et je comprends certains acteurs qui n’ont pas intérêt à ce qu’il y ait une Ligue avec sa chaîne, qui soit indépendante et qui 'prospère'. Il va nous falloir du temps. Ça ne va pas se faire d’un jour à l’autre. Quand je vois des gens qui disent après quelques semaines: ‘C’est quoi les revenus de ce truc-là? Où est-ce qu’on va avec cette chaîne?’ Attendez… On a bousillé notre produit pendant cinq ans, voire plus, on ne va pas se rabibocher en trois semaines avec nos clients, les gens qui veulent nous regarder. D’ailleurs, on part avec huit matchs sur neuf, ce qui est déjà un handicap."

"Mon deuxième sujet, c’est la répartition. Il faut qu’on remette la répartition sur la table, parce que là, on est sur des extrêmes où les clubs n’ont littéralement plus rien du tout. Il y a un certain nombre de clubs qui n’ont vraiment plus rien à se mettre sous la dent et qui n’ont pas les revenus commerciaux qu’on peut avoir à Lens".

Alexandre Jaquin avec l'After Foot