Les Bleus ont fait un premier pas

Nicolas Anelka a marqué le quatrième but de la France face aux Féroé. - -
Pour la première fois de son histoire, l’équipe de France va donc devoir passer l’obstacle des barrages, les 14 et 18 novembre prochains, si elle veut disputer la Coupe du monde en Afrique du Sud. Grâce à une facile victoire 5-0 contre une équipe des Féroé courageuse mais limitée, les Bleus gardent l’espoir de se qualifier pour le Mondial. Mais en novembre, les Tricolores devront impérativement hausser leur niveau de jeu pour prétendre à la qualification.
Pour ce match largement à la portée des Bleus, Raymond Domenech avait choisi d’aligner le tandem Gallas-Abidal en charnière centrale. Le sélectionneur aura pourtant besoin d’un autre match pour juger la complicité entre ses deux défenseurs. Car samedi, les deux internationaux français n’ont pas vraiment eu l’occasion de défendre. Face à des joueurs féroïens venus pour prendre le moins de buts possible, l’équipe de France ne s’est jamais affolée, même si, comme prévu, elle a longtemps buté sur un mur.
Appliqués, les Tricolores monopolisent le ballon d’entrée de jeu pour camper dans la moitié de terrains des Féroïens. Mais dominer n’est pas marquer. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer. Les Bleus varient les attaques. Centres, percées en solitaires (Anelka, Henry), frappes lointaines (Anelka 10e, Toulalan sur le poteau 11e, Gignac, 30e) ou à l’entrée de la surface (Govou sur barre, 24e), duel manqué face Mikkelsen (Henry, 33e) et même un pénalty oublié après une main de Gregersen suite à un tir de Gignac, les Bleus ne marquent pas.
Gignac « à la Papin » !
Leur patience sera néanmoins récompensée à dix minutes de la mi-temps lorsque, bien servi par Nicolas Anelka, André-Pierre Gignac trompe pour la première fois Mikkelsen. Inspiré face aux Iles Féroé où il avait inscrit le 19 août dernier son premier but en Bleu (1-0), l’attaquant toulousain double la mise cinq minutes plus tard. Après un dégagement de Steve Mandanda, Gignac, embarque toute la défense féroïenne pour déclencher un modèle de tir croisé. Un but d’instinct qui n’est pas sans rappeler un certain Jean-Pierre Papin. Sur son banc, Raymond Domenech affiche un large sourire. Son choix est payant.
A 2-0 à la pause, l’issue de la rencontre ne fait plus aucun doute. En seconde mi-temps, dominer, c’est marquer ! Sur un centre contré d’Henry, William Gallas inscrit de la tête son troisième but avec les Bleus. « Et un, et deux, et trois zéro ! » chante le public breton, même si ce n’est pas vraiment le Brésil sur la pelouse du Roudourou.
Peu importe. A l’heure de jeu, Gignac enflamme à nouveau les Bretons après une série de dribbles malheureusement infructueuse. Les supporters ont à peine le temps de se rasseoir que l’entrée de Florent Malouda, l’ancien Guingampais déclenche à nouveau un tonnerre d’applaudissements. La première sélection du Toulousain Moussa Sissoko à la place de Toulalan passerait presque inaperçue (64e). Sinon ? Gignac, ovationné, est remplacé par Benzema et l’arbitre polonais Robert Malek se fait un claquage, rendant à cette fin de rencontre des allures de match amical. Il est vrai qu’à cet instant, l’enjeu est bien moindre, la Serbie ayant assuré quelques minutes plus tôt la première place en écrasant la Roumanie (5-0). Nicolas Anelka (86e), opportuniste, et Benzema (88e), d’une belle frappe croisée, peuvent bien alourdir l’addition, sourire aux lèvres. Le match de mercredi contre l’Autriche comptera pour du beurre. On pensera déjà aux 14 et 18 novembre...