Les Bleus prennent une leçon d’espagnol

Sergio Ramos a inscrit le deuxième but espagnol ce soir - -
Les Bleus ne sont pas prêts. Voilà sans doute la seule certitude de Raymond Domenech à l’issue du match insipide que ses joueurs ont livré face à l’Espagne. A l’image d’un Thierry Henry dépassé physiquement et techniquement et sorti sous les sifflets, ou d’un Ribéry remplacé après une douleur au genou, rien n’a tourné rond hier.
En décidant de titulariser Mickaël Ciani et de l’associer à Julien Escudé, le sélectionneur a dû composer avec les moyens à sa disposition. Encore trop tendre ou tiraillé par la pression, le premier n’a jamais su s’imposer dans les duels. Quant au second, il est tout simplement impliqué sur les deux buts espagnols.
A la 21e minute, Henry perd bêtement un ballon au milieu du terrain. En trois passes, la balle atterrit dans les pieds de David Villa, qui n’a aucun problème à ajuster Lloris (0-1). Sur le coup, Julien Escudé reste scotché par la vitesse d’exécution ibérique.
Juste avant la mi-temps, c’est au tour de Sergio Ramos de se jouer du Sévillan sur une merveille de crochet. Sa frappe enroulée, légèrement détournée, trompe une seconde fois le gardien des Bleus (0-2).
Le réalisme espagnol est stupéfiant. Il vient récompenser la maîtrise et l’application de la meilleure équipe du monde. Tout au long de la partie, les joueurs de Vicente del Bosque ont offert au public du Stade de France une superbe prestation, composée de mouvement, de passes et d’une incroyable solidarité.
Une équipe inquiétante
Côté français, les motifs d’inquiétude sont réels. Contre l’un des prétendants au titre mondial, l’envie et le talent individuel ne suffisent plus. Les carences collectives exposées amènent même à s’interroger sur la capacité des Bleus à s’extirper de leur groupe en juin prochain.
De Thierry Henry à Franck Ribéry, en passant par Yoann Gourcuff, personne n’a semblé vouloir endosser le costume de leader technique. Comme s’il était trop grand, trop lourd à porter. Mais l’absence totale de tacticien dans le groupe français semble encore plus alarmante. Didier Deschamps ou Patrick Vieira, qui savaient à l’époque tempérer les assauts adverses lors des temps faibles de leur équipe, n’ont pas trouvé de successeur.
Pour son dernier match au Stade de France en tant que sélectionneur, Raymond Domenech n’a pu présenter mieux qu’une équipe bancale, encore en construction. Six ans après son arrivée, on pouvait espérer mieux...