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Les Bleus sur un volcan

Il ne devrait pas être titulaire mercredi soir mais ce sont probablement sur les épaules de Franck Ribéry que le sort des Bleus peut reposer

Il ne devrait pas être titulaire mercredi soir mais ce sont probablement sur les épaules de Franck Ribéry que le sort des Bleus peut reposer - -

Echéance capitale pour l’équipe de France ce soir à Belgrade. Un succès face à la Serbie, incontestable leader du groupe, préserverait ses chances de qualification directe. Un match nul ou une défaite rendrait la fin des éliminatoires encore plus délicate.

« Ce match n’est pas décisif ! » Même en plein psychodrame né des attaques plus ou moins voilées de Thierry Henry à son encontre, Raymond Domenech garde son sens de la provocation. Pas décisif, ce rendez-vous chez le leader serbe, dans un stade Marakana qui aurait pu accueillir 300 000 spectateurs ? Pas décisif, ce sommet du groupe 7, avec une Serbie qui n’attend qu’une victoire pour valider son ticket pour l’Afrique du Sud ? Eh bien, aussi étonnant que cela puisse paraître, non, ce match n’est pas décisif pour les Bleus, dans la mesure où il leur suffirait, en cas de revers, de remporter leurs deux derniers matchs (le mois prochain en France, face aux Iles Féroé et à l’Autriche) pour accrocher une place de barragiste et continuer à croire en leur destin. Mais encore faudrait-il le faire, avec une équipe décrédibilisée et un sélectionneur dont l’avenir, selon des sources de plus en plus nombreuses, ne tiendrait plus qu’à un fil…

Ne nous y trompons pas : ce Serbie-France est le match le plus important depuis l’Euro 2008, celui qui recèle le plus d’inconnues, de pièges, de défis, de dangers aussi. Au sortir d’un match nul (1-1) face à la Roumanie aussi prometteur sur la forme qu’inquiétant sur le fond, on ne sait pas si les Bleus seront capables de résister à l’extraordinaire ambiance que promettent les onze joueurs et les 65 000 supporters serbes. Le capitaine Thierry Henry a beau affirmer : « Cela fait un petit moment que je joue, et ce n’est pas un stade qui va me faire peur », Franck Ribéry ne se cache pas derrière son petit doigt et annonce « un gros combat, pour ne pas dire la guerre ». Autant dire un contexte auquel la plupart des hommes de Domenech ne sont guère habitués sous le maillot national.

Ribéry parle de guerre

Ribéry, c’est d’ailleurs l’une des incertitudes du moment. Entré en cours de jeu samedi, le meneur du Bayern semble physiquement trop court pour débuter ce soir. Il devrait donc de nouveau se contenter du rôle de joker. A droite ou à gauche ? Son placement fait débat. Lui clame sa préférence pour le côté gauche, qu’il occupe en club. Mais Henry, très bon face aux Roumains, ne souhaite visiblement pas permuter. Domenech devra donc trancher. Et éviter le désordre qui avait régné lors de la dernière demi-heure au Stade de France…

Quand on regarde la Serbie, le contraste est saisissant. En place depuis un an, le sélectionneur Radomir Antic, ancien entraîneur du Barça et du Real Madrid, fait l’unanimité. Sous ses ordres, la sélection balkanique n’a perdu qu’un match non-amical, le 10 septembre 2008, face à la… France (2-1). Ce soir-là, Yoann Gourcuff s’était révélé au plus haut niveau. Depuis, les Serbes resplendissent et leurs brillantes individualités (Stankovic, Zigic, Jovanovic…) s’épanouissent enfin. Au diable les complexes ! « Les Français n’auront pas beaucoup d’occasions, assure l’impressionnant défenseur central de Manchester United, Nemanja Vidic. Nous voulons montrer au monde ce que nous valons. »

Héritiers de la Yougoslavie, et séparés depuis fin 2006 du Monténégro, les Serbes souhaitent plus que tout se qualifier pour leur premier Mondial. Dans un Marakana qui leur porte souvent bonheur : la dernière fois que les Français y avaient joué, en 1968, ils étaient repartis avec un cinglant 5-1 dans les bagages. Un résultat qui coûterait sans doute sa place à Domenech…

La rédaction - J.F. Pérès (RMC Sport)