Les Bleus taclent Rama Yade

Les joueurs de l’équipe de France ont soigneusement évité la Secrétaire d’Etat aux Sports, dimanche. Une réponse à ses récentes sorties médiatiques.

Pourtant peu coutumier d’enflammer les conférences de presse, Eric Abidal est sorti de sa réserve naturelle dimanche matin. Interrogé sur le cas Rama Yade, qui avait critiqué les Bleus avant le début la compétition – « "J'attends que l'équipe de France nous éblouisse par ses résultats plutôt que par le clinquant des hôtels. Moi, je les ai appelés à la décence en temps de crise" - le défenseur du FC Barcelone l’a sévèrement taclée. « On n’était pas content. Il fallait qu’elle le sache. Maintenant, je pense qu’elle l’a pris en compte et ce n’est pas plus mal. On est humain. Elle est assez intelligente pour savoir ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. On en a parlé entre nous. De l’extérieur, certains éléments viennent pourrir le groupe, mais on essaye d’en faire abstraction. »

Avant de rajouter une nouvelle salve sur la visite dans un township qui s’est déroulée dans l’après-midi. « Qu'elle y soit ou pas, c'est pareil, on n'y va pas dans le but de voir Rama Yade. Je sais qu'elle y va (au township), avant ou après nous. Donc qu'elle y soit ou pas, c'est pareil. On va voir des enfants, le maire, un entraîneur, ça va nous permettre de nous enrichir sur la culture du pays. »

Lors de la visite au township, les deux camps ne sont d’ailleurs pas croisés. Le groupe Bleu au grand complet - où Thierry Henry a été particulièrement acclamé - est reparti quelques minutes avant l’arrivée sur place de Rama Yade accompagnée par le président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes. Cette politique d’évitement a été savamment orchestrée par la délégation tricolore qui, au-delà de la polémique de l’hôtel, n’avait déjà pas apprécié les déclarations de la Secrétaire d’Etat au moment de l’affaire Zahia.

Escalettes : « Il n’y a rien de dramatique »

Le divorce est donc officiel. Même si le président Escalettes, qui n’avait pourtant pas pris part au diner organisé la veille au consulat du Cap - au contraire de plusieurs vice-présidents de la FFF et du directeur de l’équipe de France, Jean Louis Valentin, aux côtés de Rama Yade et de l’ambassadeur de France en Afsud-, a tenu à atténuer l’incendie. "Laissons du temps au temps, mon rôle est de protéger les Bleus. Il n'y a rien de dramatique. Le soufflé médiatique s'éteindra très vite. Pour l'heure l'équipe de France doit se préparer pour affronter le Mexique et les Bafana Bafana. Je parle avec la ministre, c'est notre ministère de tutelle, et si j'ai quelque chose à lui dire, je lui dirai en personne. »

Rama Yade n’a, pour sa part, pas voulu pimenter la polémique : "Je n'ai pas de problème avec l'équipe de France. Mon seul message, c'est de les assurer de mon soutien, constant, appuyé et sincère. Je ne suis pas là pour susciter la polémique, je suis venue ici pour un programme humanitaire. Je ne sais pas si je verrai les joueurs de l'équipe de France. Ce sont des joueurs professionnels qui sont dans une phase de préparation ce que je respecte".

En revanche, la ministre des sports et de la santé, Roselyne Bachelot passera, elle, la nuit auprès des Bleus à l’issue du match décisif de jeudi entre la France et le Mexique.

Marc Benoist avec J.R. et F.L. à Knysna