Les raisons d’une métamorphose

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Moribonds quatre jours plus tôt, les Bleus ont su retrouver du punch, de l’allant et de la créativité en terre bosniaque, à un moment où l’on ne s’y attendait peut-être pas. La métamorphose est frappante. Laurent Blanc a réussi le pari de relancer son équipe. « On s’est dit les choses entre nous, confirme Adil Rami. J’espère qu’on va continuer sur cette lancée. J’ai envie de grandir avec cette équipe. »
Héros de la soirée, Karim Benzema va plus loin. « On s’est lâché. Vendredi, on a joué un peu avec la peur au ventre. On n’a pas su marquer. C’était un tout autre match face à la Bosnie. Tout le monde a joué son foot. On a beaucoup parlé entre nous encore la veille du match mais à chaque fois de manière très décontractée. Cela s’est vu sur le terrain. On ne doutait pas. » Depuis quatre jours, les joueurs et le staff ont énormément discuté. A Blanc de tenir un discours sécurisant afin que ses troupes retrouvent la confiance. Aux joueurs ensuite de régler entre eux les soucis de positionnement, de communication et d’automatismes.
Malouda : « On communique mieux qu’avant »
Florent Malouda en atteste. « On a beaucoup parlé entre nous pendant ces quatre jours, confie le milieu de terrain de Chelsea. On a parlé de football, de placement. Ce sont des choses qui nous permettent de corriger et de construire. Il faut garder ce lien là entre les matchs et continuer à parler de football afin de garder le même langage. On a parlé de manière très décontractée. C’est ça le haut niveau. Même dans les grands clubs et avec les joueurs les plus confirmés, il faut parler football. Cela se répercute sur le terrain et ça aide à trouver les automatismes. On peut gagner du temps dans les entraînements ou dans la récupération. Mais le fait de beaucoup communiquer permet d’améliorer les choses. On a rattrapé l’erreur du Stade de France. On doit viser la première place de notre groupe. Nous ne sommes pas repartis de zéro. On n’a pas tout remis en cause. On est conscient que ça n’a pas été suffisant contre la Biélorussie. Mais il ne fallait pas tout jeter. »
L’ancien Lyonnais, qui s’affirme comme l’un des tauliers de l’ère Blanc, espère désormais que ses coéquipiers vont continuer à garder cette solidarité, qui leur a tant manquée ces dernières années. « Ce que je souhaite, c’est que nous gardons tous ce lien même entre les périodes de préparation de l’équipe de France pour nous permettre de ne pas repartir des zéro à chaque stage. Cela nous permettrait de créer une identité équipe de France. On communique mieux qu’avant. On parle clairement plus de foot. »