M’Vila : « L’étiquette du bad boy ? Je n’en veux pas »

Yann M'Vila - -
Yann, ça doit faire du bien de retrouver Clairefontaine et l’équipe de France après une saison aussi éprouvante, nerveusement, avec le Stade Rennais ?
J’ai vécu une saison particulière, c’est vrai, avec l’élimination en demi-finale de la Coupe de France contre Quevilly. Et puis, cette dernière journée de Ligue 1 où tout s’est joué et où on n’a pas accroché la Ligue Europa.
Les médias n’ont pas été très tendres, non plus, avec vous cette saison.
Oui, c’est pour ça que je n’ai pas répondu. J’ai compris le système. Quand on fait une fixette sur une personne, on ne la lâche pas. Hier, je suis arrivé et on m’a dit que j’étais en retard. Même le coach m’a demandé pourquoi j’étais en retard. Alors que je ne l’étais pas.
Vous êtes victime de votre réputation...
Un petit peu. Ça a joué sur certaines de mes performances. Dieu merci, je ne me blesse pas et j’enchaîne les matches. Mais au bout d’un moment, c’est sûr, il y a une petite cassure physique. Je suis bien revenu mais certains ont continué dans cette spirale négative.
Si on vous critique autant, c’est peut-être parce qu’on en attend désormais plus de vous, que vous devenez un cadre de cette équipe de France.
J’ai fait des conneries. Je les ai assumées. Quand vous le faites et que vous vous remettez dans le bain, il faudrait pardonner et arrêter de vous enfoncer encore plus. Il y a des joueurs qui ont gâché leur carrière à cause de la presse, des critiques.
Comment analysez-vous les « conneries » dont vous parlez ?
Ce sont des erreurs de jeunesse. A la base, je suis quelqu’un de très calme, de gentil, ce que l’on me reproche parfois. Mais quand on me manque de respect, je perds mon sang-froid et je démarre au quart de tour.
Vous n’avez pas peur que l’image qu’on donne de vous nuise à votre carrière.
Voir ça dans la presse… c’est désolant pour ceux qui vous supportent, pour vos proches. J’ai deux enfants et je n’ai pas envie qu’ils pensent que leur père est trop sanguin. On a commencé à me coller l’étiquette du bad boy français. Je n’en veux pas.
« Je pense régler mon transfert après l’Euro »
Vous avez évoqué tout ça avec Laurent Blanc ?
Non, pas encore. Je pense qu’il voudra en parler. C’est normal.
Vous êtes potentiellement aux portes d’un grand club européen. Cette image peut aussi nuire à un éventuel transfert…
Oui, ça peut jouer. J’espère que ces clubs-là comprendront que je ne suis pas du tout comme ça.
N’est-ce pas perturbant de préparer l’Euro et une partie de son avenir en même temps ?
En toute franchise, je ne pense pas à ça. Je ne pense qu’à l’équipe de France. Si je dois signer en août, je le ferai. Là, c’est l’équipe de France qui passe avant.
Laurent Blanc souhaite que ses joueurs aient réglé leur éventuel transfert avant l’Euro.
Ceux qui peuvent le faire le feront avant. Moi, je pense le faire après l’Euro. C’est mon agent qui gère tout. On en a parlé un peu mais il ne me tient pas informé des contacts qu’il a. Je ne sais même pas où j’irais.
On vous sent revanchard.
Oui, parce que je n’ai pas aimé toutes les déclarations qu’on a faites sur mon dos. J’espère faire un bon Euro pour effacer tout ce qui s’est passé et montrer que je suis toujours là.