Malouda, le retour du banni

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Il était sorti du terrain le visage fermé, sans aucun regard pour le sélectionneur. Au bout de trente-sept petites minutes. Ce soir d’octobre 2008, alors que l’équipe de France jouait un match décisif en Roumanie (2-2), Florent Malouda avait été transparent. Son remplacement avant même la mi-temps, un fait rarissime, prenait alors des allures d’humiliation. Trois jours plus tard, lors du match amical contre la Tunisie (3-1), l’ailier gauche de Chelsea entrait en toute fin de match, pour jouer la dernière de ses 44 sélections.
A l’époque, sa relation avec Domenech était déjà loin d’être au beau fixe. Quelques semaines plus tôt, l’ancien Lyonnais avait dénoncé dans la presse le comportement de son sélectionneur, coupable selon lui d’avoir cédé à la pression médiatique en le laissant sur le banc lors du dernier match de l’Euro, et de n’avoir pas clairement expliqué que son rendement en Suisse et en Autriche avait été atténué par les tâches défensives que la tactique de l’équipe lui imposait. D’abord temporairement écarté, Florent Malouda avait ensuite pris le statut de "banni" après ces matches contre la Roumanie et la Tunisie.
« Il faut être cohérent »
Son retour dans la liste de Raymond Domenech n’en est que plus inattendu. Le sélectionneur s’en défend. « Il faut être cohérent, assure-t-il. Moi, je le suis. Je dis toujours que si les gens ne sont pas là, c’est parce que leurs performances ne sont pas suffisantes ou parce que la concurrence fait qu’il y a meilleur qu’eux au moment où je ne les prends pas. »
Si l’on s’en tient aux performances sportives, Domenech est dans sa logique. Après une période délicate chez les Blues, Malouda a retrouvé son allant sur l’aile gauche de son club depuis que Guus Hiddink en est l’entraîneur. « Le seul geste qu’il doit faire, c’est d’être bon, être concurrentiel, rappelle Domenech. Il l’a fait… »