Malouda : « Quand on tape sur Domenech, on nous tape aussi dessus ! »

Le joueur de Chelsea se montre solidaire du sélectionneur Raymond Domenech. - -
Florent, il y a foule ces jours-ci pour soutenir l’équipe de France…
Depuis notre arrivée à Lannion, il y a un accueil très chaleureux. On est dans de très bonnes conditions pour préparer notre match contre les Féroé. Il se passe quelque chose entre les joueurs et le public. Une barrière a été enlevée. Et puis ici, c’est particulier pour moi. J’ai joué trois ans à Guingamp.
L’accueil du public ici doit bien vous changer de celui du stade de France ?
Oui mais contre la Roumanie, c’était bien. On va retourner à Saint-Denis mercredi. On aura besoin de notre public contre l’Autriche. On a envie de se servir de ce qui se passe ici pour que les gens à Paris se mettent au diapason.
L’ambiance est donc optimale pour préparer le match contre les Féroé ?
On n’est pas non plus à un séminaire, on est là pour qualifier l’équipe de France. On veut marquer un maximum de buts contre les Iles Féroé pour mettre la pression sur les Serbes. Dans une telle configuration, ce contexte est plus que favorable.
Le premier but, qu’il faudra marquer vite, sera primordial…
Il ne faut pas non plus manquer de respect aux Féroé en se disant qu’on va leur mettre une valise. Là-bas, en août, on avait eu des occasions et on n’avait marqué qu’une fois. En plus, ils ont pris confiance, ils ont fait un résultat contre la Lituanie. Il faudra être au niveau que l’on a en club.
La causerie que vous avez eue avec Raymond Domenech la veille du match contre la Roumanie a-t-elle bouleversé la vie du groupe ?
Elle n’a rien changé. Chacun participe un peu plus à la vie de groupe. On se rapproche de la fin. Il y a un sentiment d’urgence. Ce qui importe aujourd’hui, ce sont les points.
C’était important que les joueurs parlent au sélectionneur, crèvent un peu l’abcès ?
Ce sont aux joueurs de se prendre en charge. Un entraîneur peut donner des consignes de jeu. Une fois sur le terrain, les joueurs ont le droit de prendre des initiatives. Il faut que tout le monde se sente responsable.
Il y a eu une réunion entre certains cadres et Noël Le Graet pour évoquer la situation de Raymond Domenech. Visiblement, ces joueurs en auraient marre de voir leur sélectionneur se faire lyncher par le public…
On fait la distinction entre Raymond Domenech et l’équipe de France. Mais lorsqu’on tape sur le sélectionneur, on tape aussi sur le reste de l’équipe. On a l’impression que certains voudraient que l’on perde pour que Raymond Domenech s’en aille. Nous, on veut gagner et se qualifier. Après les considérations…
Ce phénomène n’est pas nouveau…
C’est désagréable. On aimerait que l’on parle des joueurs, de leur rôle, de leur implication. Moi je m’intéresse d’abord à ce que je peux apporter sur le terrain.
Ces critiques ont-elles une incidence sur l’équipe ?
Il y a eu des rencontres avec des sifflets avant le match. On ne peut pas les expliquer juste à cause du sélectionneur. Nous, en tant que joueur, on entre au stade pour jouer, pas recevoir ça en pleine figure.
Vous réalisez un bon début de saison avec Chelsea. Vous espérez jouer un peu plus en Bleu ?
Je suis performant en club. Je viens en sélection, j’espère jouer. Ce n’est pas trop le cas en ce moment mais j’attends.