RMC Sport

Mavuba, le fédérateur

Rio Mavuba et Didier Deschamps

Rio Mavuba et Didier Deschamps - -

A 30 ans, Rio Mavuba va disputer au Brésil sa première grande compétition internationale. Son abattage au milieu de terrain, son état d’esprit et son rôle de leader de groupe l’ont fait revenir en grâce aux yeux de Didier Deschamps.

Dans son optique d’assurer un état d’esprit de groupe équilibré pendant un mois et demi ou plus, Didier Deschamps n’a pas eu à chercher longtemps pour trouver le profil d’un joueur fédérateur. Snobé par Raymond Domenech et Laurent Blanc pendant cinq ans, Rio Mavuba est revenu en grâce aux yeux de Didier Deschamps dès le début de son mandat, après l’Euro 2012. A 28 ans, le Lillois avait retrouvé des Bleus qu’il avait fréquentés une première fois à 20 ans. « Ça restera toujours quelqu’un de spécial pour moi puisqu’après cinq ans de non-sélection, il m’appelle et j’ai tout de suite senti qu’il a eu confiance en moi, confie-t-il. Quand quelqu’un te tend la main, ça te marque. »

Deux ans plus tard, la confiance de « DD » ne s’est pas évaporée et il disputera au Brésil sa première compétition internationale. Une consécration pour le trentenaire, dont la présence dans le groupe a davantage été remise en question par ses pépins physiques que par ses performances sur le terrain et son relationnel dans les vestiaires. Car s’il a disputé les trois premiers matches de l’ère Deschamps (face à l’Uruguay, la Finlande et la Biélorussie) dans la peau d’un titulaire, Mavuba a ensuite disparu des radars pendant un an en raison d’une blessure à un genou qui a nécessité une arthroscopie en janvier 2013.

« J'ai un rôle important à jouer »

L’avènement de Paul Pogba et la constitution d’un milieu de terrain solide (Pogba, Matuidi, Cabaye) l’ont même relégué de plusieurs crans dans la hiérarchie. Mais dans l’esprit de Didier Deschamps, le joueur formé à Bordeaux a beaucoup à apporter au groupe français, sur le terrain mais surtout en dehors. Le principal intéressé l’admet : « J’ai un rôle important à jouer. Il y a pas mal de jeunes joueurs et c’est important de fédérer et de parler avec eux. C’est ce que je fais à Lille, je dois le faire aussi en équipe de France. C’est dans mon tempérament. La majorité des joueurs sont plus jeunes que moi. C’est important de les aider à être à l’aise pour qu’on crée quelque chose. »

Indiscutable au Losc, où il est capitaine, il a retrouvé les Bleus en novembre dernier pour la double confrontation face à l’Ukraine en barrages du Mondial. Mais cette fois, il n’a pas joué. De nouveau appelé face aux Pays-Bas (2-0) en mars dernier, il avait déclaré forfait en raison d’une blessure. Mais le sourire permanent de ce « bon client » en fait un élément clé du collectif des Bleus. Et même s’il s’agace à l’évocation de Knysna il y a quatre ans, Didier Deschamps n’a jamais caché que le plan humain était déterminant dans la composition de son groupe. « Bien connaitre les joueurs est une chose, mais bien connaitre les hommes permet de mieux appréhender le tout », a-t-il rappelé mardi lors de l’annonce des sélectionnés pour la Coupe du monde. Samir Nasri en a fait le frais, Rio Mavuba en a tiré les bénéfices.

A lire aussi :

>>> Mandanda privé de Mondial

>>> La compagne de Nasri pète les plombs sur Twitter

>>> Avec 23+7, Deschamps trouve la bonne équation

Nicolas Couet