Mexès : « On va à l’Euro pour gagner »

Philippe Mexès - -
Philippe, vous avez appris comme tout le monde qu’Eric Abidal allait subir une greffe du foie. Quelle est votre première réaction ?
Je suis vraiment triste. Il y a des choses bien plus importantes que le football dans la vie. Avant de penser à l’Euro, il faut penser à lui, à sa santé. Il y a des choses qui passent avant tout. J’espère de tout cœur que tout va très bien se passer et encore plus qu’il sera avec nous à l’Euro. On perd plus qu’un cadre, c’est un apport conséquent au groupe, un soutien qui a des qualités extraordinaires. On perd un très grand joueur. On en avait pas trop parlé ensemble, il avait peut-être peur de nous inquiéter…
Après la victoire en Allemagne (2-1), comment appréhendez-vous l’Euro avec les Bleus ?
Tout d’abord, je tiens à dire que c’était une très grande joie pour moi de rejouer en équipe de France. J’ai pu voir qu’il y a toujours de la sérénité au sein du groupe, malgré les difficultés qu’on a rencontrées durant les qualifications. J’ai aussi apprécié le jeu qui a été produit pendant ce match, même s’il était amical. C’est plutôt satisfaisant. Ça nous a permis de prendre conscience qu’on est capable de faire de grandes choses si on applique ce que l’entraîneur nous demande. Il ne faut pas s’enflammer car l’Euro est une compétition très relevée et nous manquons peut-être d’expérience. Il faudra compenser ce manque par l’envie, il ne faudra pas être timide sur le terrain et se faire plaisir pour ne pas avoir de regrets. Une chose est sûre, on y va pour gagner.
« Blanc est le mieux placé pour coacher les Bleus »
Selon vous, le contrat de Laurent Blanc doit-il être prolongé ?
Pour moi, comme pour beaucoup de monde, c’est toujours mieux d’avoir une assurance. C’est un choix qu’il doit faire seul, mais nous sommes tous derrière lui parce qu’on a envie qu’il reste sélectionneur le plus longtemps possible. C’est la personne qui est la mieux placée pour coacher cette équipe. Il dégage quelque chose que les autres ne dégagent pas et les joueurs se sentent bien à ses côtés car il sait ce que ressent un joueur.
Avez-vous été déçu de ne pas être nommé capitaine ?
On a ce qu’on mérite. Je pense que le geste que j’ai fait face à la Juventus sur Marco Borriello (un coup de poing qui lui a valu 3 matchs de suspension en Serie A, ndlr) n’est pas un bon exemple. Malgré tout, je suis certain d’avoir une âme de capitaine et je prendrai mes responsabilités, même sans le brassard. Je pense qu’Hugo fait un très bon capitaine, c’est un bon exemple pour les plus jeunes.
Quelle équipe aimeriez-vous rencontrer en quarts de finale de la Ligue des champions ?
Il y a toujours des préférences, mais à ce niveau c’est quand même assez relevé. Si on peut éviter Barcelone, Madrid et Munich, je ne dirais pas non. Je ne dirais pas que Marseille peut être un bon tirage, mais on pourrait envisager d’aller de l’avant. L’OM est un « gros-petit », mais s’ils sont là c’est qu’ils ont prouvé qu’ils étaient à la hauteur. Personnellement, ça me fait vraiment plaisir de voir un club français en quarts, surtout l’OM qui ne l’avait pas été depuis tant d’années.