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"Mieux que Zidane", la folle soirée (dure à digérer) de Marvin Martin pour ses débuts en Bleus en 2011

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Invité de Génération After sur RMC jeudi, Marvin Martin est revenu sur sa première sélection lors de laquelle il avait inscrit deux buts en 2011 en Ukraine (1-4), suscitant les comparaisons les plus folles avec Zinedine Zidane.

Une entrée à la 76e minute de jeu, deux buts et une passe décisive. Le 7 juin 2011, Marvin Martin avait signé des débuts parmi les plus fracassants d’un joueur en équipe de France lors d’un match amical en Ukraine (1-4). Excellent avec Sochaux, le milieu alors âgé de 23 ans s’était fait connaître du grand public par cette folle entrée en matière qui avait rappelé celle d’un certain Zinédine Zidane, lui aussi auteur d’un doublé pour sa première avec les Bleus en 1994 face à la République tchèque (2-2). Invité de Génération After sur RMC jeudi, Martin est revenu sur cette soirée passée sur un nuage.

"C’était mon soir"

"Des fois on regarde avec mon fils mais non, je ne me refais pas la séquence", a-t-il déclaré. "C’est un moment unique, mémorable. C’était mon soir, la totale confiance, j’étais entouré que de grands joueurs. Tu as envie de prouver, zéro pression. Le coach m’a mis à l’aise, le groupe aussi, tout le monde, ça s’était ressenti sur le terrain. Je ne sais même pas si j’avais déjà mis un doublé dans ma carrière. C’est pour ça que je dis que c’est mon soir. C’est un moment mémorable, inoubliable pour moi."

Invité exceptionnel de Génération After, Marvin Martin revient sur sa carrière – 09/10
Invité exceptionnel de Génération After, Marvin Martin revient sur sa carrière – 09/10
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Ce doublé avait fait parcourir un vent de fraicheur chez les Bleus un an après l’épisode de Knysna. Mais il avait aussi provoqué un vent d’espoir démesuré et des comparaisons lourdes à assumer: "mieux que Zidane", avait souligné la presse sportive française en rappelant que le Sochalien avait inscrit ce doublé en moins de temps que le Ballon d’or 1998. Karim Benzema l’avait, lui, comparé à Andres Iniesta.

"C’est grâce à eux aussi", souligne-t-il. "On a toujours grandi en disant que le respect se gagnait sur le terrain. Quand tu arrives avec ces gens-là à côté de toi, tu es obligé d’être au top. J’ai joué avec des joueurs exceptionnels. Tu vois Karim (Benzema), Samir (Nasri), ce ne sont que des grands joueurs, ça joue au football. Je ne me suis jamais aussi bien senti et je prenais énormément de plaisir, il y avait vraiment zéro pression."

"L’attente n’est plus pareille"

Marvin Martin explique ne pas avoir pris conscience immédiatement des louanges qu’il suscitait en France. "Sur le moment, on n’est encore là-bas, on ne rentre pas directement", resitue-t-il. "Le téléphone sonne, laisse tomber... mais tu ne te rends pas trop compte sur le moment. C’est quand tu rentres en France, tu commences à voir les trucs. Quand on m’envoie l’article (sur Zidane) sur le coup, c’est flatteur mais Zidane, c’est mon idole et on sait très bien qu’il n’y en aura plus, il n’e en avait qu’un."

Les choses ont ensuite changé pour lui. "L’attente n’est plus pareille", a-t-il expliqué. "C’est mon premier doublé, je n’ai jamais été un buteur. Après, les gens attendaient vachement de stats, j’ai toujours été passeur mais en termes de buts, c’était plus compliqué." Il confie avoir alors manquer de clarté auprès du grand public. "C’est mon erreur", a-t-il reconnu. "J’ai voulu me renfermer, me protéger mais je n’aurais pas dû. Je suis quelqu’un d’assez discret, je n’aime pas trop qu’on parle de moi. J’aurais peut-être dû faire une interview, parler ou dire les choses. C’était un peu plus compliqué."

Sur sa lancée, Martin avait participé à l’Euro 2012, le même été où il avait été transféré à Lille contre 10 millions d’euros. Mais la suite avait été plus complexe puisque Martin n’a plus jamais marqué avec les Bleus où il a fêté sa 15e et dernière sélection, le 15 août 2012, lors de la première de Didier Deschamps comme sélectionneur face à l’Uruguay (0-0).

NC