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Mombaerts : « Il faut gagner l’Euro »

Erick Mombarets est à la tête d'une équipe de France Espoirs invaincue en 5 matches de qualification pour l'Euro 2013

Erick Mombarets est à la tête d'une équipe de France Espoirs invaincue en 5 matches de qualification pour l'Euro 2013 - -

Fort d’un sans-faute après cinq matches disputés lors des éliminatoires de l’Euro 2013, le sélectionneur des Bleuets est revenu, sur RMC, sur les ambitions de son groupe, les postulants à l’équipe A, et l’affaire des quotas qui avait défrayé la chronique au printemps.

Erick, avec cinq matches sans défaite dans le groupe 9 (zéro but encaissé), quelles sont vos ambitions ?

Il faut gagner le prochain championnat d’Europe.

L’équipe de France, qui n’a plus gagné l’Euro depuis 1988, fait-elle peur ?

On est reconnu parce qu’on a une équipe forte. Mais on n’est pas les seuls. Il y a l’Espagne qui fait redescendre ses joueurs en A, mais je rappelle qu’on les a battus à Reims (3-2). L’Allemagne est impressionnante, ils ont été champions d’Europe avec les moins de 17 ans. Et il y a la Russie. Mais le tirage au sort sera cruel parce qu’il est possible qu’une forte équipe ne soit pas à l’Euro.

Certains de vos joueurs ont peu de temps de jeu en club. Est-ce un problème ?

Oui, forcément, parce qu’à leur âge, on ne progresse plus avec l’entraînement. On aura à terme une grande équipe Espoirs si nos joueurs disputent par exemple la Ligue des champions. Coquelin (Arsenal) et Kakuta (Chelsea) sont confrontés à une concurrence exacerbée. Varane au Real Madrid joue peu mais il est considéré par Mourinho comme un élément clé. Son cas est un peu différent.

Que voulez-vous dire ?

Varane a énormément progressé dans sa culture tactique, malgré le fait qu’il joue peu. Il a une lecture du jeu très intéressante. Il est très content de sa situation. Il apprend beaucoup. A nous d’être intelligent avec lui.

Certains joueurs sont susceptibles d’intégrer l’équipe A ?

Yann M’Vila et Mamadou Sakho, notre ancien capitaine, sont déjà chez les A. Les autres garçons qui seraient susceptibles de rejoindre l’équipe première, je pense notamment à nos défenseurs, sont sur des postes où il y a une très forte concurrence. Dans l’immédiat, je ne peux pas répondre aux problèmes de mon ami Laurent (Rires).

Les Espoirs sont-ils là pour gagner ou pour préparer l’équipe A ?

L’ensemble des équipes de France contribue à l’intérêt général, c'est-à-dire à l’équipe de France A. Les Espoirs encore plus, puisque c’est la dernière marche avant les seniors. Mais c’est avec la culture de la gagne que l’on se prépare aux exigences des A. 

Les difficultés de l’équipe de France A ces dernières années vous obligent à repenser la formation ?

Il faut avoir un projet de jeu, avec de la vitesse, de la percussion, des enchainements. On a peut-être trop mis l’accent sur l’organisation défensive. Je me réjouis de voir que les joueurs sont en train de s’approprier ces préceptes.

Faut-il gagner pour être un sélectionneur Espoirs qui a réussi ?

C’est une question de crédibilité, même si on a un rôle de formateur.

Avez-vous compris le déchainement provoqué par l’affaire des quotas au mois d’avril ?

J’ai mesuré l’impact dans l’opinion publique, mais je n’ai toujours pas bien compris quel était le problème. Le débat concerne l’engagement des joueurs envers la sélection nationale, et les efforts qui sont déployés dans la formation pour amener des jeunes en sélection. Le football doit accueillir tout le monde, même les joueurs étrangers, que ce soit bien clair. C’est une fierté pour notre système que d’avoir des joueurs venus d’ailleurs. Mais les sélections nationales ont besoin de joueurs pour qui le maillot représente quelque chose. Toute la difficulté pour nous consiste à concilier ouverture et implication.