Nasri : « Domenech ne nous parlait pas »

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Samir, comment sentez-vous le groupe alors que se lance la préparation à l’Euro 2012 ?
On vit bien, ça fait deux ans que l’on se côtoie. Ce groupe est jeune et se comprend. Il n’y a pas énormément de différence d’âge entre les joueurs. Personne ne joue au père fouettard. On a la chance d’avoir un staff très proche des joueurs. On sait que la porte du sélectionneur Laurent Blanc est toujours ouverte. L’adjoint (Jean-Louis Gasset) chambre beaucoup sur le terrain.
C’est une grosse rupture par rapport à l’ère Domenech ?
Je n’ai rien contre Domenech, mais il ne nous parlait pas énormément, on était renfermé sur nous. On n’avait pas le droit de regarder les chaines sportives à la télé ou même les journaux. Quand tu te sens emprisonné, il ne peut arriver que des choses comme ça. Aujourd’hui, il y a beaucoup de liberté et d’ouverture. Les joueurs savent ce que l’épisode Knysna a fait aux Français. On ne veut pas que les supporters aient cette image de nous. Cette expérience va aider le groupe à bien vivre.
Pour la première fois depuis les moins de 17 ans, vous allez retrouver Ben Arfa, Benzema et Ménez, vos compères de la fameuse génération 87…
Ce sera la première fois qu’on se retrouvera lors d’une compétition depuis l’Euro victorieux en 2004, en moins de 17 ans. Tout le monde a vécu sa carrière différemment. J’ai aujourd’hui l’impression qu’on arrive tous à maturité. On a tous eu des épreuves dans notre carrière. Elles nous ont forgés, nous ont permis d’être plus forts. Aujourd’hui on est là, en pleine possession de nos moyens. On espère faire quelque chose de bien ensemble. Ce sont des choses qu’on se disait quand on était en -17 ans ensemble. C’était du domaine du rêve. Aujourd’hui c’est possible.
« J’ai l’impression qu’on arrive tous à maturité »
Vous affronterez l’Angleterre le 11 juin, pour votre premier match de l’Euro. Une équipe que vous connaissez bien…
C’est une sélection qui m’a surpris. Hogdson a fait le choix de Terry et pas de Ferdinand. Il y a la surprise Chamberlain. C’est une équipe d’Angleterre avec une génération de joueurs talentueux. Pour le premier match, on bénéficiera de l’absence de Rooney car les joueurs qui sont devant sont un peu jeunes et ont un petit manque d’expérience dans les grandes compétitions.
Un dernier mot sur Montpellier, en passe d’être sacré champion de France dimanche…
S’ils sont là, c’est qu’ils le méritent. Ils jouent ensemble depuis presque trois ans. Ils ont une génération très douée qui a gagné la Gambardella. L’entraineur René Girard est très proche des joueurs. Je l’ai connu en Espoirs. Le seul problème c’est le président qui l’ouvre un peu trop (rires)… Paris sera peut-être champion l’année prochaine. Pour construire une équipe, il faut du temps et pas que de l’argent. Il faut aussi de la stabilité. Changer d’entraîneur en milieu de saison, intégrer des nouveaux joueurs, ça rend les choses un peu plus difficiles. L’année prochaine, Paris sera champion, cette année c’est Montpellier !