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Petite défaite, grandes promesses

Sonia Bompastor

Sonia Bompastor - -

Malgré un revers contre la Suède (2-1) lors du match pour la troisième place samedi à Sinsheim (Allemagne), les Bleues ont réalisé une Coupe du monde de toute beauté. En accédant pour la première fois de son histoire en demi-finale d’un Mondial, l’équipe de France de Bruno Bini a sans doute fait entrer le foot féminin dans une nouvelle ère.

La déception des joueuses tricolores est à la hauteur de leur épopée dans cette Coupe du monde. Immense. Peu aidées par l’arbitrage, les Bleues se sont inclinées samedi face à la Suède 2-1 dans le match pour la 3e place à Sinsheim (Allemagne). Avant la finale, Japon-Etats-Unis, dimanche à Francfort (20h45), l’équipe de France quitte le Mondial sur une mauvaise note en dépit d’un état d’esprit encore une fois irréprochable. « Toutes les défaites font mal, soupire Bruno Bini, le sélectionneur des Bleus. On avait le choix entre une poignée de main et une médaille. On a une poignée de main… »
Le but d’Elodie Thomis (57e) n’aura pas suffi face à l’expérience des joueuses scandinaves. Malchanceuse, l’équipe de France a également perdu sur blessure sa gardienne Sapowicz dès la 31e minute. Dur. Les Bleues qui enregistrent une troisième défaite dans cette Coupe du monde -la deuxième de rang après la demi-finale contre les Etats-Unis (3-1)- ne termineront donc pas meilleure nation européenne.

Présence assurée aux JO de Londres

Pourtant, en marge de cette cruelle défaite, elles ont largement réussi leur Coupe du monde en Allemagne. Pour sa deuxième participation à une phase finale après 2003 (élimination au 1er tour), l’équipe de France a réussi l’exploit de se hisser dans le dernier carré. Une première dans son histoire. Les filles de Bruno Bini ont aussi assuré leur présence aux Jeux Olympiques de Londres dans un an. Du jamais vu dans l’histoire du foot féminin français. Enfin, et c’est sans doute l’un des enseignements majeurs de cette Coupe du monde, les Bleues ont fait sortir de l’ombre un sport fort peu reconnu dans l’Hexagone. Dans le sillon du titre de champion d’Europe glané par l’Olympique Lyonnais, les partenaires de la capitaine Sandrine Soubeyrand ont insufflé un vent de fraîcheur dans le pays, un an après le fiasco de leurs homologues masculins en Afrique du Sud.
Envie, allant offensif, générosité, caractère : les joueuses tricolores ont fait vibrer la France et boosté des audiences TV jusqu’à présent plus que confidentielles. Autant dire que la bande à Luisa Necib a sans aucun doute fait entrer le foot féminin dans une nouvelle ère. « Maintenant, on sait que cette équipe de France féminine a fait un peu de bruit dans notre pays, se réjouit Bruno Bini. Mais ce qu’il faut voir, c’est si les gens qui ont fait des pieds et des mains pour nous avoir seront toujours là quand on fera des matches amicaux, comme en août au fin fond de la Pologne. » Le 24 août, les Bleues joueront à Zialana Gora leur premier match de la saison 2011-12. Avec les JO en ligne de mire. Et un tout autre statut à défendre.